Voir la partie 1
6) "La régulation c’est faux, ils élèvent du gibier d’élevage"
Sincèrement qui n’a jamais vu passer cette assertion (de merde) ? Pas moi en tout cas.
Pour commencer je ne nie pas qu’il existe des élevages de gibier en France, cependant ces pratiques sont en baisse constante et sont conspués par bon nombre de chasseurs. Ces élevages permettent-ils d’affirmer que la régulation, c’est du bidon ? C’est en tout cas ce qu’en pense Pierre Rigaux, naturaliste autoproclamé, ou des associations comme 30 millions d’amis.
Mais qu’en est-il réellement de toute ça ? Détaillons ensemble. L’élevage en France est une activité tout à fait légale et réglementée. Il s’agit avant tout d’une filière agricole.
La France est le premier pays exportateur européen de produits issus de l’élevage, en particulier des poules pondeuses. Le pays possède quelques milliers d'éleveurs, essentiellement de petit gibier. Comme n'importe quel autre élevage, ceux de gibier sont règlementés :
- Autorisation et habilitation de l'éleveur.
- Suivi et contrôle par les services vétérinaires départementaux.
- L'ONCFS, et justement ce sont sur ces chiffres qu’on va s’intéresser.
Les débouchés de la filière gibier sont
doubles (page 16) :
- L’élevages pour la filière viande, la catégorie B.
- L’élevages de gibier de chasse à proprement parlé, la catégorie A.
C'est important à contextualiser parce que certains font un usage assez délirant des chiffres, comme ce fantastique 45 millions d'animaux d'élevage tout droit sorti du trou du cul du site "stop chasse".
Je vous ai dit qu’on allait s’intéresser aux chiffres de l’ONCFS mais ce n’est pas chose facile, car les données ne sont pas complètes même au sein de l’OFB. Les chiffres ne sont pas non plus disponibles sur le site du ministère de l’agriculture, il est donc impossible d’affirmer que 30 à 40% du gibier tué provient d’élevage comme le fait
France info. Des journalistes de
TF1 en avait d’ailleurs parlé, je vous cite l’extrait :
"Vérifier cette statistique - 1 animal sur 4 tué à la chasse est né en élevage - n'est pas chose aisée : on comprend rapidement que le sujet est délicat et que les données manquent sur cette activité. Le ministère de l'agriculture nous renvoie à l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). Ce dernier nous indique ne pas pouvoir répondre à nos questions et nous aiguille cette fois à Interprochasse, une fédération d'acteurs de l'économie liée à la chasse... qui comprend notamment le syndicat de M. Chastang. Retour à la case départ. L'ONCFS nous conseille également de nous tourner vers la Fédération nationale des chasseurs (FNC). Celle-ci a bien tenté de trouver des données sur le suivi des animaux d'élevage sans grand succès. Elle nous explique que des estimations existent pour certaines espèces mais qu'elles sont limitées."
Les données sur lesquels on va s’appuyer vont donc se limiter à 3 documents :
-Les chiffres généraux avancés par le
Syndicat national des producteurs de gibier de chasse.
-Un
inventaire du grand gibier en espaces incluant les élevages de ces espèces, réalisé par l’ex-ONCFS et publié en 2012.
-La
dernière estimation nationale des tableaux de chasse, toutes espèces prises, réalisée elle aussi par l’ex-ONCFS et publiée en 2016.
L’objectif à partir de maintenant va être de contextualiser ces chiffres, c’est-à-dire différencier les différents débouchés : La filière viande, l’exportation, le gibier relâché dans la nature dans le cadre d’une opération de repeuplement, et le gibier de tir lâché en saison de chasse. On va traiter distinctivement le grand et le petit gibier, cas par cas, espèce par espèce.
A. Le grand gibier, un élevage dérisoire, uniquement pour la chasse en parc et en enclos
Premier document de l’ONCFS de 2012, tableau 1 page 17.
Qu’est-ce que vous voyez ? Il recense tous les types de structures fermées contenant du grand gibier. La particularité quand on descend à la page suivante, on s’aperçoit qu’il ne s’agit pas d’élevage au sens strict du terme, mais avant tout d’élevage d’agrément, de parcs et d’enclos. L’élevage de catégorie A étant la plus minoritaire sans compter les zoos.
On continue mais cette fois avec un autre tableau plus complet qui permet de différencier précisément les effectifs de grand gibier dans ces élevages pour chacune des destinations, c’est à ce tableau qu’on va se référer pour le reste de la démonstration.
Tout d’abord on s’aperçoit que les lâchers de gibiers en pleine nature sont quasiment inexistants. Pour le daim, le mouflon, et le cerf sika, il n’y en a pas du tout.
- Dans le cas du sanglier, les lâchers concernant surtout les parcs de chasse et les enclos, ce qui correspond à des effectifs de 39 651 individus. Les lâchers en pleine nature concernent moins de 500 sangliers. 500 sur 49 000, c’est-à-dire 1,3% des lâchers totaux. Et encore il s’agit ici des chiffres valables il y a 10 ans, tout lâcher de sangliers en pleine nature est interdit par la loi depuis 2019.
Ces mêmes lâchers étaient extrêmement rares à l’époques car il fallait une autorisation administrative imposée en 2006, et les préfectures n’accordaient jamais ces dérogations dans les départements où les populations naturelles étaient déjà en surnombre. Toujours selon notre document (ONCFS, 2012 page 19), il faut remonter à 1991 pour trouver des lâchers de sangliers significativement importants, c’est-à-dire il y a 30 ans. Au final si on arrive plus ou moins à un chiffre de 40 000 sangliers produits annuellement pour la chasse, c’est uniquement en espaces clos destinés à la chasse et non en pleine nature.
À côté de ça lors de la saison 2011-2012 ce sont 526 709 sangliers qui avaient été prélevés en pleine nature, hors l’élevage. Et ce tableau a atteint 809 992 sangliers lors de la saison 2019-2020. Les effectifs produits en élevage sont donc dérisoires par rapport à la population sauvage prélevée en pleine nature. En pourcentage ça donne quoi concrètement ? Parmi les prélèvements totaux, 7% provenaient de lâchers en structure fermée, et 92,8% prélevés en pleine nature, c’est une écrasante majorité.

- Le cerf élaphe maintenant. Qu’en est-il des données de l’ONCFS ?
-14 971 cerfs détenus toutes destinations confondues.
-37% du nombre d’individus élevés en structure à destination de la chasse en parc et en enclos, ce qui nous fait 2 732 cerfs.
-Et seulement 73 cerfs produits pour des lâchers en pleine nature.
Et pour les 2 732 cerfs chassés en enclos et parcs, les prélèvements lors de la saison 2011-2012 s’élevaient à 53 181 individus en pleine nature, et 68 886 en 2019-2020, sans aucun rapport avec l’élevage.

Cela nous fait un total de 95% des cerfs prélevés qui n’ont aucun lien avec l’élevage. Et si vous avez été attentif au tableau que je vous ai montré plus haut, vous avez même pu relever que la moitié des cerfs élevés en structure sont à destination de la production de viande.
- Pour le chevreuil c’est exactement la même chose. Sur les 530 805 chevreuils prélevés en 2011-2012, et les 586 797 en 2019-2020, 99% ne proviennent pas de l’élevage. Je vous ai montré les sources, je vous ai montré 10 fois les tableaux avec toutes les données, faites vos calculs. Vous verrez que j’ai raison. Je suis obligé d’accélérer un peu car j’ai encore pleins d’autres points à aborder, et l'article commence à être long.

- Pour le mouflon c’est la même chose. Cas particulier pour le daim et le cerf sika. Comme le cerf élaphe, ils sont avant tout élevés pour la production de viande. Si vous ne me croyez pas, rebelote -> sources, tableau, chiffres, calculs, revenir éventuellement après.
Conclusion pour le gros gibier d’élevage : Moins de 70 000 cerfs, sangliers, chevreuils et mouflons produits en élevage au total chaque année. Presque exclusivement, sinon en totalité, des lâchés en enclos et en parc de chasse, 0 en pleine nature. Avec un total d’environ 2 millions d’individus prélevés en pleine nature, ça nous fait 95% des effectifs de grand gibier qui sont prélevés hors élevage. On est donc, pour le grand gibier, très très très très loin de ce qu’affirment les anti-chasses. La part du gibier d’élevage pour la chasse, c’est de la merde, purement et simplement, de la merde.
B. Le petit gibier
Globalement il a les mêmes débouchés que le grand gibier : Parc, enclos, boucherie, et lâchers de repeuplement. On ne dispose pas ici de données aussi précises que pour le grand gibier. Mais l’enquête nationale sur les
tableaux de chasse à tir réalisée en 2013-2014 par l’ONCFS fournit plusieurs indications intéressantes.
Le chiffre le plus impressionnant c’est pour le lapin de garenne : 100 000 lapins produits chaque année selon le Syndicat national des producteurs de gibier de chasse. Mais qu’en est-il de la chasse ? Rappelons tout d’abord que l’introduction de lapins de garenne en pleine nature est soumise à
autorisation préfectorale selon l'article 4 du Code de l’environnement :
"Le préfet peut refuser l’autorisation d’introduire du grand gibier ou des lapins dans le milieu naturel. Ce refus intervient notamment lorsque, dans le département ou les départements limitrophes ou dans la zone choisie pour le lâcher, le grand gibier ou les lapins déjà présents causent des dégâts importants aux activités agricoles ou forestières."
Il en ressort qu’aucune autorisation préfectorale de lâcher de lapins de garenne n’est donnée là où cette espèce est comme nuisible susceptible d’occasionner des dégâts par la préfecture elle-même, qu’on appelle aussi espèce classée
"ESOD".
Mais purement et simplement, selon l’ONCFS lors de la saison de chasse 2013-2014 (page 6) :
"Pour cette espèce, le prélèvement par la chasse à tir est étroitement lié à l’état des populations sauvages puisque les lâchers d’animaux d’élevage sont marginaux."
Et ils ont raison, 100 000 lapins sur un comptage de 1 465 988 individus, ce n’est pas grand-chose.
Mais où donc peuvent provenir ce 1/3 d’animaux prélevés qui proviennent d’élevage ? Ne vous inquiétez pas on y arrive. En vérité sur les 89 espèces chassables en France, seulement 3 constituent de manière incontestable une part importante des prélèvements à la chasse liés aux
lâchers en pleine nature :
-Le faisan : 14 millions d’individus produits en élevage.
-La perdrix grise et rouge : 5 millions.
-Le canard colvert : 1 million.
Un tiers de la production serait destinée à l’exportation selon le SNPGC. Mais quelle est la part de ce gibier d’élevage dans la chasse ? Regardons à nouveau les données de l’ONCFS (page 6) :
"Avec un tableau estimé à environ 3 millions d’individus – soit environ 2,5 faisans par chasseur français – c’est l’un des gibiers les plus prélevés, toutes espèces confondues. Bien sûr, même si les populations sauvages se développent – plus de 40 000 coqs chanteurs avaient été recensés dans le cadre du réseau Perdrix-Faisan au sein de ces populations au printemps 2013 – l’essentiel de ce prélèvement est réalisé sur des oiseaux d’élevage."
Pour la Perdrix, c’est la même chose (toujours page 6).
Quelle est finalement la part de ces 3 espèces dans les prélèvements totaux par la chasse ? L’absence de données concrètes de la part de l'OFB/ONCFS pour les concernées empêche d’établir une quantification rigoureuse. Au mieux nous pouvons confirmer à partir des données déjà examinées que sur le total d’au moins 20 millions d’animaux prélevés annuellement, 1/4 correspondt à du gibier d’élevage mais
concentré sur 3/89 espèces chassées en France. Et parmi ces lâchers il faut encore distinguer la proportion importante de "lâcher de repeuplement" c’est-à-dire des lâchés de printemps de
couples reproducteurs afin de renforcer les effectifs, avec l’élimination des individus les moins adaptés et les moins farouches pour ne pas polluer la génétique sauvage. Est-ce qu’il y a véritablement un moyen d’évaluer quantitativement les "lâchers de cocotte" ? C'est difficile à dire. Mais on voit depuis quelques années les opérations de
véritable repeuplement se multiplier et réalisées à partir de
populations sauvages associées à des mesures de restauration de l’habitat naturel et sans chasse des femelles sur plusieurs années. Ces lâchers de repeuplement ont pour but de remplacer les "lâchers de cocottes" d’ici 10 ans au plus tôt. La part du gibier d’élevage dans la chasse va donc progressivement diminuer, jusqu'à disparaitre complètement d'ici une décennie.
En conclusion, le saint-graal des anti-chasses
"la régulation c’est du bidon, vous chassez des animaux élevés" n’a aucune valeur scientifique. Si le chiffre de 20 millions d’animaux d’élevage qu'ils donnent est plus ou moins exact, l’interprétation qui en est faite est véritablement bidon. C’est un homme de paille. Aucun chasseur n’a jamais prétendu "réguler" le faisan, la perdrix ou le canard colvert, qui constitue la quasi intégralité du gibier d’élevage. Ces 3 espèces représentent à elles seules entre 20% et un quart des prélèvements totaux de la chasse française, mais je le répète il ne s’agit que de 3 espèces sur 89 chassées !
Si on les enlève, la part du gibier d’élevage dans la chasse tombe à moins de 1% seulement des prélèvements totaux !
La chasse française est pour l’écrasante majorité des 89 espèces chassées, une chasse d’animaux sauvages nés en pleine nature, et non de gibier d’élevage... C'est ce que nous pouvons appeler dans le jargon français de la mauvaise foi. On dirait des hommes politiques qui pointent du doigt l'arbre pour cacher la forêt. C’est du cherry picking. Vous ne trouverez aucun chasseur pour vous dire qu'il "régule" des perdrix et des faisans.
La régulation concerne uniquement les animaux soumis à un plan de chasse et les espèces susceptibles d’occasionner des dégâts. Et le terme est vague. Par dégâts ça regroupe un ensemble : Dégâts agricoles, collisions routières, risques sanitaires, dommages sur la faune sauvage, etc.
Franc aller en avait fait un tableau de synthèse, de cette liste d’espèces classées ESOD en relation avec les dommages possibles sur l’environnement.
Ainsi Les corvidés sont responsables de 74% des dégâts sur cultures, les pigeons de 42% et les étourneaux de 13%. Les dégâts se cumulant, le total ne fait pas 100%. Cette régulation concerne uniquement un grand nombre pour qui les élevages de gibier n'existent tout simplement pas : Avez-vous déjà vu des élevages de renards ? De ratons-laveurs ? De pigeons ? De blaireaux ? D'étourneaux ? Ou de tout autre espèce classée ESOD ? Moi non plus... Les sangliers, les cervidés et le lapin de garenne sont les seules exceptions mais ne confirment pas la règle. Il n'y a plus aucun lâcher dans la nature des suidés et des cervidés, et uniquement là où il n’est pas classé nuisible pour le lapin. L'histoire du chasseur pompier pyromane c'est un mythe à l'heure où de nombreuses fédérations
ne peuvent plus faire face financièrement aux dégâts de la faune sauvage. Pourquoi les chasseurs se suicideraient de la sorte ? Ça n’a aucun sens...
7) "La surpopulation de sangliers, c’est la faute des chasseurs "
Ce point complète directement le précédent.
"Vous agrainez les sangliers, vous les élevez et vous les relâchez, c’est à cause de vous s’ils sont en sur-effectifs" nous rabâchent-ils les oreilles sans arrêt. On vient juste de démonter l’argument de l’élevage et des lâchers, maintenant on va s'attaquer à l’agrainage. Beaucoup d’anti-chasses confondent "agrainage de dissuasion" (qui est autorisé) et
nourrissage. C’est le nourrissage selon les populations de sangliers qui est interdit. Sur 1 hectare de maïs on produit plus de nourriture que sur 1 hectare de forêt. On déséquilibre donc l’environnement uniquement en cultivant ce champ. Et cela même en bio. On va donc permettre aux animaux qui mangent comme nous (sangliers) d’avoir plus de nourriture. Oui ils rentrent dans les champs pour manger les cultures, c’est plus facile car la nourriture est concentrée en un seul endroit. Ils vont être en meilleure forme, vont pouvoir davantage se reproduire (ce n'est pas l'âge l'élément moteur de la fertilité des femelles mais le poids), et donc augmenter leur nombre. Même avec des prédateurs pour les réguler ou les maladies, ils ne seront plus régulés par la faim, qui pourtant régule déjà les individus. Le nombre d’individus augmentant sans cesse, on va donc déséquilibrer l’environnement et les cultures, même protégées par des clôtures, seront détruites. On doit donc tout d’abord éloigner ces sangliers le plus possible des cultures (d’où l’agrainage) pour que ce soit plus facile de réguler ces mêmes animaux, le tout pour protéger les cultures mais aussi l’environnement. Vous mettez du maïs au milieu de la forêt ou en haut de la montagne et je peux vous assurer que les sangliers ne prendront pas le risque de descendre dans les champs de maïs. C’est une sécurité pour eux comme pour nous. Car jusqu’à preuve du contraire, vos aliments poussent dans des champs... Chaque commune fait l'objet d'un arrêté préfectoral dont les lieux d'agrainage autorisés, les quantités et le type de grains y sont précisés. L'agrainage est encadré administrativement par les Préfets.
Maintenant quelles sont les causes de la surpopulation de sanglier ? Est-ce que les chasseurs en sont les premiers responsables comme le pense les associations animalistes dans le journal
Brut ?
Et bien regardons une étude qui a été réalisée par l’ONCFS sur le sujet, une
étude sortie en 2007 donc qui date un peu, mais aucune récente (de l'OFB) n’est sorti sur le sujet. Cette étude s’intitule
"la gestion du sanglier, des pistes et des outils pour réduire les populations".
De la page 8 à la page 15, toutes les causes de l’augmentation des effectifs de sangliers depuis 40 ans quelles qu’elles soient, sont soigneusement détaillées. Je ne vais pas vous citer tous les paragraphes ce serait beaucoup trop long. Je vais simplement vous résumer l’essentiel, si vous voulez plus de détails vous irez lire le document en question.
Il y a donc 3 séries de cause à l’augmentation des effectifs :
- Le sanglier lui-même, l'ongulé le plus prolifique d'Europe, et de loin aux capacités d'adaptation les remarquables. Entre autre l'alimentaire, l'habitat, et pratiquement sans prédateur. Une population de sangliers peut doubler en un an dans des conditions favorables. Or elles le sont particulièrement depuis 30 ans, ce sont les 2 autres séries de causes de leur prolifération.
- Le changement climatique entraînant une plus faible mortalité (hivers doux, printemps précoces) ainsi qu'une plus forte fécondité : La glandée. Le fruit du chêne qu’on appelle la glandée devient plus régulier et plus abondant, ce qui impacte directement les laies.
- L'évolution du milieu naturel avec l'extension de certaines cultures (le maïs entre autre mais pas seulement) offrant le gîte et le couvert, mais aussi avec la multiplication des zones refuges, non chassées ou difficilement chassables : Celles de réserves naturelles qui ne sont pas chassées (environ 50%), les coeurs de parcs nationaux (sauf 2), les emprises routières, autoroutières ferroviaires, des friches liées à la déprise agricoles, les friches périurbaines, les "sanctuaires" privés, etc.
Mais alors les chasseurs n'ont aucune responsabilité dans la prolifération des sangliers me direz-vous ? Si mais pas comme on le croit souvent et sans que ce soit une cause décisive. Ce phénomène se serait de toute façon produit sans les chasseurs. Qu'ont-ils à se reprocher donc ? Ils ont réintroduit le sanglier dans des régions d'où il avait pratiquement disparu fin du 19ème début du 20ème siècle. Mais pouvait-ils anticiper à l'époque ce phénomène de prolifération ? Soyons sérieux... Concernant l’élevage voici ce que dit l’étude :
"Les lâchers et élevage ont probablement contribué au développement de l’espèce dans plusieurs départements. Mais cette pratique a fortement diminué et ne constitue plus une raison essentielle de l’existence de fortes populations."
Pour ce qui est de l’agrainage :
- "On ne mesure pas exactement l'impact de l'agrainage sur la dynamique de population"
- "A ce jour, seul l'effet des fortes glandées a été caractérisé sur tous les milieux"
- "En milieu riche, de tels résultats n'ont jamais étés obtenus suite à un apport de maïs. Même sans nourrissage, le cycle de reproduction se déroule normalement du fait des ressources alimentaires abondantes à la période des mises-bas"
- "Par conséquent, dans un milieu riche, l'agrainage dissuasif distribué en été pour la prévention des dégâts sur céréale en lait ne constitue pas un apport majeur et influence peu la dynamique de populations"
- "En milieu pauvre, le nourrissage, surtout s’il a été réalisé toute l’année, a très probablement un effet sur la reproduction. Une seule étude réalisée en Hollande montre un effet positif sur la reproduction, mais assez mal quantifiée" "Il s'agit d'un milieu pauvre où le poids et la portée étaient extrêmement faibles"
Selon une
autre étude française menée par Eric Baubet en 2008, je cite :
"Il m’apparaît donc que l’agrainage de dissuasion, celui pratiqué pour la diminution des dégâts agricoles au moment de la vulnérabilité des cultures, n’est pas « le » responsable d’un point de vue biologique du problème démographique des populations de sangliers. Dans le contexte français, l’arrêt de cet agrainage de dissuasion n’entraînera pas, de réduction significative de la reproduction, ni même de mortalité massive puisque les sangliers auront la possibilité de trouver de la nourriture directement dans les cultures. Cependant, il est aussi souhaitable que l’apport de nourriture artificielle ne se limite qu’à l’aspect de la prévention des dégâts agricoles. Les dérives pratiquées ici ou là, transformant le moyen de prévention « agrainage de dissuasion » en « nourrissage intensif » sont bien évidemment à dénoncer. Il faut éviter l’amalgame des termes."
Vous en voulez encore ? On va prendre une
autre étude, l’Examen scientifique de l’évolution des populations et des conséquences sur leur gestion par le Dr Jurgen Tack. Le paragraphe qui concerne la chasse et le nourrissage est à la page 34. La figure 25 est un graphique qui montre l’évolution des populations de chasseurs et de sangliers sur la même période dans 16 pays d’Europe. On peut clairement y voir que l’augmentation des effectifs de sangliers et corrélée à la diminution du nombre de chasseurs.
On manque cruellement de chasseurs, donc au lieu de pleurnicher sur Twitter le cul posé sur votre fauteuil, venez faire le travail de régulation et de suivit des populations à leur place si vous pensez que c'est mal fait. Prévoyez quand même de bonnes chaussures, une petite laine, une gourde et un sandwich mais attention, il faut se lever tôt, c'est peut être pas adapté à tout le monde, surtout le dimanche...
Regardons le paragraphe qui concerne le nourrissage :
"L’approvisionnement en nourriture par les chasseurs, souvent pratiqué tout au long de l’année afin d’appâter les sangliers pour les surveiller, pour les chasser plus facilement, à des fins sanitaires ou pour détourner les animaux des champs de culture, est largement répandu en Europe. Le nourrissage supplétif peut représenter chaque année plusieurs tonnes de nourriture dans une zone inférieure à 1000 ha. L’impact de cette nourriture supplémentaire n’est toutefois pas clair. Selon certains auteurs, des éléments indiquent que le nourrissage supplétif peut avoir une influence locale sur la croissance des populations et accroître les dégâts dans les champs agricoles, plutôt que les diminuer. Cependant, les effets du nourrissage ne sont pas clairs et de plus amples recherches seraient nécessaires afin d’évaluer son impact sur la dynamique des populations. Selon une étude approfondie de Cellina en 2008, peu d’éléments indiquent que soit le pourcentage de nourriture supplémentaire dans les contenus stomacaux, soit la densité des points de nourrissage supplétif annuel ont un effet sur l’un des aspects de la morphologie du sanglier ou sur sa reproduction. Cependant, cette étude n’a pas trouvé d’éléments démontrant l’efficacité du nourrissage supplétif contre les dégâts sur les cultures agricoles. Durant l’hiver et au printemps, le nourrissage supplétif peut empêcher la population de se disperser en raison du manque de nourriture pour chercher de nouvelles sources de nourriture."
Qu’est-ce qu’on retient de tout ça ?
Le nourrissage n’a qu’un effet dérisoire, voire négligeable sur l’augmentation de la population de sangliers en Europe. L’agrainage et les élevages de sangliers quant à eux, n’ont aucun effet. Avec ou sans eux, les populations de sangliers continueront d’exploser, avec ou sans chasseurs, surtout sans chasseurs, les effectifs vont continuer de pulluler. Et le jour où ils débarqueront à Franprix ou à Super U pour bouffer du maïs pas cher parce qu’ils n'auront plus de place en forêt, vous allez tirer une drôle de tronche au rayon bio...
8) "La chasse ce n’est pas la ruralité"
C’est du moins ce qu’affirme Christophe marie, porte-parole de la fondation Brigitte Bardot. Mais c’est quoi la ruralité justement ? Bah je pense que Christophe marie lui-même n’en sait rien puisqu’il ne donne aucune définition. On va donc prendre celle d'
Alain Perea :
"la ruralité ce n’est pas une adresse, c’est une culture"
Et il a raison, comment pourrait-il en être autrement ? Être un rural, ce n’est pas vivre à la campagne, c’est contribuer à la façonner et l’entretenir. Les chasseurs ne prétendent pas être la ruralité, ils prétendent y avoir bonne place et pouvoir s’exprimer à ce titre. La ruralité c’est la somme des gens qui forgent la campagne, leurs pratiques et leurs cultures. Regardons les chiffres :
- La chasse c’est 70 000 associations présentes sur tout le territoire rural, et de toutes leurs activités. Ce qui représente au total 500 millions d’euros consacré à la biodiversité. 500 millions d’euros. C’est plus que le double du transfert de Neymar au PSG.
- Selon l’ONF, la chasse représente un prérequis indispensable dans les forêts de demain. L’Etat a prévu dans les années à venir de planter 45 000 hectares supplémentaires de forêt dans la lutte contre le réchauffement climatique. Et sans chasse pour assurer l’équilibre agro-sylvo-cynégétique, ces forêts risqueraient de subir un risque de déséquilibre forêt/gibier qui serait fatale pour les jeunes pousses.
- 75% des zones humides sont gérées par les chasseurs. Dans la région d’Occitanie par exemple, le projet MILOC, je cite : "est un projet régional conduit et animé par les Fédérations des Chasseurs et leurs partenaires. Ce projet est soutenu par l'Europe, l'Agence de l'Eau Adour-Garonne, l'Office Français pour la Biodiversité et la Fédération Nationale des Chasseurs. Le projet MiLeOc vise la connaissance et la remise en état des Milieux Lentiques en Occitanie, c'est-à-dire des écosystèmes d'eaux calmes à renouvellement lent (mares, lacs, étangs, marais, etc.) et autres milieux dits humides tel que les tourbières ou les prairies humides. En 2020, ce projet est mené par 6 Fédérations Départementales des Chasseurs"
En chiffre ça représente plus de 3700 points d'eau inventoriés, 239 mares restaurées, 1 tourbière entretenue, 1 lac aménagé en faveur de la biodiversité, sur 264 communes regroupées en 17 territoires-cibles dans 6 départements d'Occitanie.
- 47% des chasseurs s'impliquent dans le bénévolat, soit 90 millions d'heures de bénévolat, soit l'équivalent de 50 000 emplois ETP (équivalent à temps plein), soit 50 000 chasseurs bénévoles qui donnent de leur temps à consacrer au service de la biodiversité.
1,1 million d’euros/an est consacré à des actions de sensibilisation auprès des scolaires et du grand public. Et chaque année plus de 250 000 enfants et adolescents sont reçus dans des ateliers de sensibilisation à la nature.
- Sondage de l’institut française de l’opinion publique (page 31) publié en avril 2021 : "Pensez-vous que la chasse participe à la vie rurale et maintient un lien social et intergénérationnel dans les campagnes ?" Total oui : 57%.
- Toujours selon ce même sondage (page 34) : "Pensez-vous utile que des traditions rurales comme la chasse puissent être maintenues, dès lors qu’elles participent à la valorisation de nos territoires ruraux et à la protection de nos paysages ?" Total oui : 63%.
Alors je vous repose la question : Si la chasse ce n’est pas la ruralité, alors qu’est-ce c’est ? Moins d’incantations, plus de faits, de définition, et de démonstration.
9) "Les chasseurs ne sont pas les premiers écologistes de France"
Sans doute l’argument le plus consensuel qu’on puisse trouver chez les anti-chasses et dans les médias mainstream.
"Vous polluez, vous tuez des espèces protégées" aiment-ils à incanter à l’infini.
Hugues Penot, un spécialiste en art contemporain, est bien plus virulent dans une lettre ouverte adressée à Willy Schraen. Il parle d’arnaque, d’élitisme, enfin bref vous voyez l’idée. Son problème c’est qu’il ne se doute pas une seule seconde de ce que le chasseur qu’il critique 365 jours par an fait pour la nature et les animaux.
On essaie d’expliquer ? C’est parti : Tout d’abord cela sous-entend que chasse et écologie sont incompatibles. Est-ce vraiment le cas ? Spoiler : Non.
Commençons par rappeler ce qu’est la chasse : La chasse c’est un acte de prédation naturel, exercé avec les outils dont l'évolution nous a doté depuis le 1er propulseur de sagaie jusqu'à la carabine. C'est aussi une nécessité dans notre biodiversité anthropisée.
L’écologie c’est quoi ? C’est la science du vivant et des interactions inter/intra-espèce au sein de leur milieu naturel. Et justement la chasse est un ensemble d’interactions inter-espèce : Prédation, chaine alimentaire, réseau trophique, etc. Ce simple fait se suffit en lui-même à montrer que notre ami Penot confond écologie avec écologisme et à contredire l’argument en question. Mais je ne suis pas Mr Pénot je ne vais pas me contenter de gratter la surface de l’iceberg, je vais aller bien plus loin. C’est quoi l’écologisme ? C’est le détournement de l'écologie par ceux qui cherchent des échappatoires démagogues aux problèmes majeurs environnementaux, climatiques, et à ce qui leur déplaît. C’est quoi l’animalisme ? C’est un mouvement de défense de l’animal en tant qu'être sensible. La démarche semble noble, semble parce qu’en réalité c’est le pionnier de l’écologisme.
Résumons : La chasse est simplement une composante de ce qu'étudie l'écologie. La chasse est un thème putaclic vendeur pour l'écologisme. La chasse a beaucoup à apprendre à l'animalisme.
Opposer chasse, biodiversité et écologie est donc une absurdité sans nom. Les chasseurs sont aujourd'hui des acteurs majeurs de la préservation, de la restauration, de l'entretien de la diversité des milieux naturels, des habitats, et des biotopes. Les organismes et les études qui le montrent sont légion, on va les lister :
- La fondation françois sommer. Rappelez-vous je vous avais cité dans la première partie de l'article un de leur sondage. Ce que je ne vous ai pas dit c’est que ce sondage provient d’une étude qui recense les apports de la chasse à la nature et aux biotopes. Cette fondation créée en 1964 par Jacqueline et François Sommer a été reconnu d’utilité publique 2 ans plus tard.
A Paris, au sein de deux hôtels particuliers du quartier du Marais, elle abrite le musée de la Chasse et de la Nature et le club de la Chasse et de la Nature.
Dans les Ardennes, elle dispose d’un domaine au sein duquel elle conserve la faune réintroduite immédiatement après-guerre par François Sommer et d’une école dans laquelle elle forme aux techniques d’une chasse responsable et de gestion de la forêt.
Leur but ? Être un lieu d’accueil et d’échanges pour tous les utilisateurs de la nature. François Sommer son fondateur, est l’un des pionniers de la mise en œuvre d’une écologie humaniste.
- Et ce n’est pas fini. Le Game & Wildlife Conservation Trust est une organisation caritative britannique qui promeut la gestion du gibier et de la faune dans le cadre de la conservation de la nature. Cette organisation a été fondée en 1931 par le Major Eley, chasseur mais aussi fabricant de cartouches.
- Tout le monde connait la ligue de protection des oiseaux en France, tout le monde connait son président aussi, Mr Alain Bougrain Dubourg, anti-chasse convaincu. Pourquoi je vous dis ça ? A votre avis. Est-ce que vous saviez que cette même organisation s’est créée au début du 2ème pour dénoncer les abus de la chasse au macareux avec le concours de chasseurs parmi les fondateurs et premiers administrateurs ? Sans doute pas maintenant vous le savez.
- Le Wildlife Conservation Foundation of Tanzania, une organisation qui a pour but de protéger le patrimoine exceptionnel que constitue la faune de Tanzanie. Son écosystème unique. Et bien cette organisation initiative de chasseurs a pour but pour la protection de la faune et notamment des éléphants de Tanzanie. Une organisation placée sous le haut patronage de Valéry Giscard d’Estaing jusqu’à son décès. Brigitte bardot trouvera d’ailleurs entre 2 messages de haine envers les chasseurs, le temps de lui rendre hommage comme "le seul président l’ayant aidé pour les animaux".
- Le programme Agrifaune, un programme lancé en 2006 par la chambre d’agriculture, la fédération des chasseurs et l’OFB pour développer et diffuser des pratiques agricoles favorables à la faune sauvage. Je ne vais pas rentrer dans les détails ça prendrait trop de temps. Si vous voulez en savoir plus (ce que je vous encourage à faire), je vous mets à disposition une série de liens. (1, 2, 3)
Et il y en a encore pleins d’autres :
En fin de compte sous la houlette des
chasseurs de France ce ne sont pas moins de 108 organismes et associations à mission de service public en matière de gestion de la faune sauvage et de ses habitats, pour 470 projets initiés. Les actions quotidiennes des chasseurs de la FDC pour la biodiversité sont nombreuses :
- Installation d’abreuvoirs pour les lièvres, les perdrix, chevreuils et autres animaux pour qu'ils puissent s'abreuver pendant la canicule. (1, 2, 3)
- De l'aide pour les agriculteurs dans les vignes.
- L’installation de kilomètres des haies, nichoirs de biodiversité, comme par exemple ici en Isère où ce sont 65 kilomètres qui ont été plantés en 10 ans, pour un coût total de 57 346 euros. (1, 2, 3, 4, 5, 6)
Au total, depuis juillet 2019 ce sont 20 000km de haies qui ont été plantés, 40 000 hectares de jachères de fleurs, la restauration de 800 000km de chemins ruraux disparus, et 75% des zones humides qui sont gérés par les chasseurs.
- Il y a aussi bien sûr contre la lutte contre la prolifération des mauvaises herbes et plantes envahissantes dans le marais de la manche.
- Ah et est-ce que j’ai mentionné aussi le financement du centre de soin pour les oiseaux Alca Torda dans les landes ? Non ? Alors maintenant vous êtes au courant.
- Et ce n’est pas que dans les landes, en Haute Savoie un village entier devient un refuge pour oiseaux. Je cite : "Les chasseurs locaux nous aideront aussi à faire perdurer la diversité de notre faune locale".
Et ben ça fait beaucoup pour des gens qui soi-disant ne sont pas les premiers écologistes de France. Pendant ce temps les écologistes, les anti-chasses, vous faites quoi vous ? En dehors d’internet vous n’êtes rien, vous ne foutez rien. Que fait la LPO pour défendre la biodiversité à part s’auto-sucer dans les médias ? Passons au point suivant...
Attendez 1 seconde on me souffle dans l’oreille que ce point est encore loin d’être terminé.
Parlons de l’UICN, dont la liste rouge des espèces menacées est brandie comme la pilule rouge par les anti-chasses, reconnait elle-même sans détours la pertinence de la chasse au trophée comme outil de conservation de la faune en Afrique. (
1,
2)
Même si c'est contre-intuitif aux moralisateurs de pacotille, pour citer
Thomas Drach :
"Il ne fait aucun doute pour qui daigne se pencher sur la question avec sérieux et sincérité, que la chasse raisonnée n’est pas un adversaire de la protection des espèces mais au contraire un atout de poids, notamment dans la capacité à offrir des incitations fortes à lutter contre le premier facteur d’atteinte à la biodiversité : la disparition de l’habitat des espèces. Qu’il soit question de perdrix, de daims, de chevreuil ou de rhinocéros."
Ça s’appelle la
conservation par l’utilisation, une pratique inscrite dans le patrimoine mondial de
l’UNESCO.
Mettez de côté votre raisonnement simpliste et essayez de comprendre comment laisser des quotas de chasse incitent les chasseurs à créer des aménagements bénéfiques à l’espèce dans des proportions supérieures au prélèvement. L’UICN elle, le comprend très bien. Pourquoi vous ne les écoutez pas ? Vous avez le droit, bien qu’elle soit bien documentée, de ne pas adhérer à l’idée que la chasse a des effets bénéfiques sur la conservation des espèces. Mais tous les organismes que j’ai cité y adhèrent. Vous ne pouvez pas faire du biais de confirmation selon ce qui vous arrange...
Parlons maintenant de la notion d’équilibre agro-sylvo-cynégétique :
L’article L425-4 du code de l’environnement définit l’équilibre agro-sylvo-cynégétique comme consistant
"à rendre compatibles, d’une part, la présence durable d’une faune sauvage riche et variée et, d’autre part, la pérennité et la rentabilité économique des activités agricoles et sylvicoles".
Ainsi l’équilibre sylvo-cynégétique a pour but de pérenniser la présence de la faune sauvage tout en conservant la rentabilité économique des activités sylvicoles.
La chasse est une pratique indispensable à cet équilibre. Ceux qui pensent le contraire n’ont aucune idée du nombre d'espèces concernées, de la variété de milieux concernés, des moyens nécessaires, des limites des "alternatives non létales". Je ne l’invente pas, la chasse est reconnue comme indispensable à cet équilibre selon ce même code l'environnement :
"L'équilibre agro-sylvo-cynégétique est recherché par la combinaison des moyens suivants : la chasse, la régulation, la prévention des dégâts de gibier par la mise en place de dispositifs de protection et de dispositifs de dissuasion ainsi que, le cas échéant, par des procédés de destruction autorisés."
Mais pas seulement.
L’ONF aussi reconnait sans détour l’utilisation de la chasse dans la préservation et le maintien de l’équilibre agro-sylvo-cynégétique dans nos forêts, je cite :
"La chasse, on peut l’aimer ou la détester. Mais une chose est sûre : en l’absence de grands prédateurs, cette activité, gérée par l’ONF dans les forêts domaniales françaises, est indispensable à l’équilibre et à la bonne santé des écosystèmes forestiers. Pourquoi ? Les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon le bilan patrimonial réalisé en 2015 par l’ONF, plus d’1/3 des surfaces des forêts domaniales, appartenant à l’Etat, sont en situation de déséquilibre forêt-gibier à cause d’une surpopulation d’ongulés (cerfs, chevreuils, sangliers). Le danger pour les forêts est réel. Présents en trop grand nombre, ces animaux consomment en quantité importante les jeunes arbres, compromettent ainsi la croissance et le renouvellement des peuplements forestiers et appauvrissent la diversité des essences, notamment celles adaptées au changement climatique."
Pour finir ce point déjà très long, on va parler d’extinction de masse. Enfin non, c’est plutôt Cédrik Jurassic qui nous parle d’extinction de masse, en écrivant son tweet depuis un android... Cherchez l’erreur...
Pourquoi il nous dit ? Je ne sais pas. Mais en tout cas ce n’est pas la première fois que je lis ce genre de torchon. Quand t’as plus que la fin du monde comme argument pour essayer de convaincre un auditoire du bien fondé de ta cause c’est que dans le fond ton argumentaire est claqué au sol. Et comme tous les corbeaux de malheur de l’histoire, dans 10 ans on se moquera de lui. Aucun d’entre eux ne connait réellement les facteurs clé de la diminution de la biodiversité animale en France. Ils ne sont même pas au courant des études qui ont été réalisées sur le sujet par
l’Observatoire National de la biodiversité.
Je vais vous lister brièvement les causes majeures :
-L'artificialisation de nos territoires.
-La surexploitation des ressources produites par les écosystèmes.
-Le changement climatique engendré par l'accumulation de gaz à effet de serre dans l'atmosphère influe sur les cycles de vie de tous les organismes.
-L'introduction d'espèces exotiques envahissantes menace les espèces locales endémiques.
-La pollution.
Et la chasse dans tout ça ? Et bien elle n’apparaît pas parmi les causes majeures de l’effondrement de la biodiversité. L’urbanisation de nos territoires est de loin le plus grand facteur. Avant votre maison ou votre immeuble il y avait de la verdure, une forêt, un biotope, et ça les chasseurs n’en sont en rien responsables. J'ai même d’ailleurs cherché "abolir la chasse" dans les mesures pour réduire les pressions directes sur la biodiversité déterminées par
l’IPBES. Pô trouvé...
Regardez cette image :
Que vous évoque-t-elle ? Moi je vois surtout que tout est fait pour déresponsabiliser la population vis-à-vis de ce qu’ils mangent. Tout est sous plastique, plus de peau, plus de muscles, plus d’organes, plus rien ne ressemble à un être vivant. Et ça c’est ce que vous mangez tous les jours. J’ai besoin d’expliquer l’impact carbone du plastique sur le climat ou pas du tout ? Des produits emballés dans du plastique, lui-même issu du pétrole, emballé dans du carton qui de façon générale, ne jouons pas sur les exceptions, est issu du papier, papier issu des arbres. Ensuite on pourrait mettre en avant leur transport : Quand le nugget vient de l'autre bout de la France, il faut bien l'acheminer de son point de production jusqu'au distributeur, donc pour ce faire on va consommer de l'essence, du diesel, ce carburant il est polluant aussi et issu du pétrole, et donc de fait, de la mort. Et quand bien même on userait de l'électricité pour faire fonctionner tous ces véhicules, les énergies vertes restent minoritaires. Alors certes tu sauveras une biche ou un faisan, mais en revanche tu contribueras de la même façon que les autres à la mort de notre écosystème. Je ne dis pas de ne pas le faire, je dis juste que ce que je vous reproche c'est votre manque de réflexion sur la question additionné à votre mauvaise foi. Chasser des animaux c’est mal, mais bizarrement participer à ce bilan carbone plus que négatif ne semble pas vous poser de problème. Dissonance cognitive. La chasse à l’inverse c’est l’un des derniers remparts où les choses sont faites de A jusqu’à Z. Il n'y a rien de plus local, saisonnier et en circuit court que la chasse. Une viande encore plus bio que le bio et surtout particulièrement saine. Quand ils mangent une perdrix ou un lièvre, ils savent qu’ils ont dû prélever une vie pour se nourrir.
Ils savent comment l’animal est mort et surtout ils savent POURQUOI l’animal est mort. Et c’est la dernière forme de respect, d’honnêteté intellectuel et de responsabilité vis-à-vis de l’animal et de la nourriture. En chassant tu es adepte du circuit cours, et tu sais ce que tu manges.
Et à ce titre les chasseurs sont les premiers écologistes de France. Elle est là la différence entre les chasseurs et les soi-disant personnes qui ont "évolués", qui ne vivent pas au Moyen-Âge comme ils disent.
A la chasse on ne ment pas à l’animal, on ment pas aux consommateurs, et on ne se ment pas à soi-même, en essayant en vain de s’auto-convaincre qu’on ne mange pas un animal mort.
La 6ème extinction de masse, Mr Penot, Cédrik Jurrassic, ce n’est pas à cause des chasseurs, c’est littéralement à cause de vous. Les mecs qui viennent te parler de pollution derrière un écran en bouffant des nuggets McDo ça me fait pisser de rire. Pendant que les connards déversent leur sel sur les réseaux sociaux, les vrais acteurs de la nature et la biodiversité agissent directement sur le terrain. Il y a ceux qui connaissent la réalité, et ceux qui la fantasment. Toi, l’anti-chasse derrière ton écran, à part pinailler que fais-tu de concret ? D'utile ? Les gens dont tu décries les actions font bien plus pour la nature et les animaux sauvages qu'aucun Cédrik de supermarché ne fera jamais. Tu nettoies les cours d'eau et les sources toi ? Tu entretiens 80km de haies à toi tout seul ? As-tu la moindre idée de la diversité et du nombre d'espèces que ces 2 biotopes abritent ? Non évidemment tu ne le fais pas et tu n'en sais rien... Tu n’es qu’un ignare qui pète plus haut que son cul alors que tu ne connaissais sans doute même pas les références que j’ai cité. Vous voulez manger de la viande mais vous ne voulez pas savoir d’où elle vient, comment l’animal est mort, et vous ne voulez pas non plus vous salir les mains vous-même.
En fait vous voulez le paradis mais sans la mort...
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