Ces historiens qui ne débunkent pas Zemmour


Le 3 février dernier, Manon Bril a publié sur sa chaine youtube une vidéo où un collectif d'historiens prétend débunker les erreurs et les mensonges d’Eric Zemmour sur l’histoire de France. Pour ceux qui l'ignorait encore, "débunker" c'est comme zététicien, ça signifie casse-burne qui veut toujours avoir raison et pense avoir la science infuse. Nous verrons que ces soi-disant "débunker" n’ont de débunker que le nom et sont tout aussi pétris d’idéologies que leur cible, avec les biais et les erreurs que cela implique. Je tiens à préciser qu’on ne va pas aborder les 50 minutes de vidéo, ce serait bien trop long, on va surtout se focaliser sur les points que j’ai trouvé les plus pertinents.
Posons déjà un préambule. Parler de "débunkage" quand on parle d'histoire, qui n'est pas une science exacte, c’est déjà une erreur de vocabulaire. Sur quasiment tous les sujets historiques vous aurez toujours les partisans d'une théorie, d'un fait, et en face d'autres historiens qui soutiendrons le contraire. L'histoire n'est jamais neutre. Mais passons, abordons maintenant plutôt le fond :




1) "tous les candidats mentent mais dans le cas de Zemmour c'est DANGEREUX"

On peut être sérieux 2 secondes là ? Il y a la bonne manipulation historique et la mauvaise alors ? Quand la gauche affirme qu’on est tous des enfants d'immigrés c'est de la bonne manipulation j'imagine ?




2) "Clovis n'est pas oublié"

Il s’agit du premier point, et on démarre déjà très mal. Sophisme de l’Homme de paille pour enchaîner sur un deuxième sophisme du type : "nota bene a fait une vidéo, et on trouve des articles depuis 1996 qui parlent de clovis, donc clovis n’est pas oublié, zemmour a tort". Le contre-argument avancé est donc le fait qu'il y ait eu 400 articles sur Clovis depuis 30 ans alors que ce qui est mis en avant ce n'est pas la recherche puisqu'au final ces thèses ne seront lues que par 50 étudiants qui font eux-même leur thèse pour atteindre le nombre minimal de sources. On connait le protocole à partir du moment où l'on a été doctorant.
Zemmour quand il dit que Clovis est oublié, il parle de la culture populaire et des traditions. Clovis n'a pas la notoriété qu'il mérite auprès des institutions, de l'Etat, de l'école et finalement du grand public. Et il a raison. Clovis n’est enseigné à l’école que quelques heures en CM1. Il est totalement absent des programmes du collège et du lycée. Quant à côté tu passes des semaines au collège à étudier l'Empire Romain, et la Chine des Hans, qui sont encore plus anciens et éloignés, c’est vraiment du foutage de gueule.
Et ce n’est pas faire un bouquin pour enfant, une BD, ou une exposition dans la campagne qui contredit ça. On parle du fondateur spirituel de la France, pas d'une obscure figure révolutionnaire régionale. Il n'y a qu'à voir le traitement fait à leurs figures historiques par d'autres pays pour le comprendre : La Turquie avec les premiers Ottomans, Alp Arslan ou encore les mongoles de Genghis Khan. Les anglais avec leurs diverses dynasties, leurs héros de la guerre de cent ans, les américains avec les mythes fondateurs de leur révolution contre la couronne anglaise, etc. C'est incroyable cette mauvaise foi quand on prétend "débunker". C'est ce déni des racines qu'évoque Zemmour, et ce ne sont pas 2 bouquins pour enfants et 3 chouffins qui prennent des photos d'une francisque dans une obscure exposition de troisième zone qui changeront les choses.
Après c'est évident que dans des émissions dédiées à l'histoire ou publication d'historiens on parlera de Clovis. Mais Zemmour raisonne à l'échelle nationale : L'éducation, l'école, etc. Les jeunes générations ne connaissent de Clovis que le nom. Alors oui c'est sûr qu'un passionné va trouver des livres ou des vidéos sur le sujet. Et encore pour avoir cherché des vidéos sur les mérovingiens pendant des semaines j'ai fais le tour en 2 jours. Mais quand tu cherches des infos sur le sujet tu en trouves un. Si je veux tout connaître sur les topinambours, il y a des livres qui en parlent, des sites et même sûrement des anecdotes d'histoire. Mais on ne peut pas dire qu'à l'école ce soit trop ça...




3) "L’Europe chrétienne n’a pas sauvé l’europe puisqu’elle n’était pas menacé"

Il y a rien de faux dans ce que dit Zemmour, il ne fait que reprendre Grousset qui restera le meilleur dans le domaine. L'Europe chrétienne était bien menacée avant la Première Croisade. Les chrétiens d'Orient étaient persécutés et il suffit de lire l'allocution d'Urbain II retranscrite dans le récit en latin de Baudri de Bourgueil et de Foucher de Chartres pour comprendre que c'était un moteur de la Première Croisade... (1, 2, 3, 4, 5, 6)


Entre la prise de la ville de Jérusalem en 1073 jusqu’à l’arrivée des croisés, c’est-à-dire 25 ans, les chrétiens étaient même bannis de la ville. Les sources islamiques pendant les croisades nommaient l'ensemble des croisés les Faranj, ce qui signifie les francs (1, 2), et ce dans toutes les sources, qu’elles soient arabes, turques, ou perses.


Les rûms, c'est à dire les chrétiens d'Orient, étaient persécutés et c'est la principale raison du lancement de la croisade des barons par le pape Urbain II. C'est même le tout début de son allocution de Clermont...

"Les conquêtes islamiques sont finis depuis un bon moment"
Ah bon ? Alors il est vrai que les turcs Seldjoukides se sont emparés de Jérusalem en 1073, soit 25 ans avant l’arrivée des croisés, mais est-ce que c’était la fin des conquête islamiques pour autant ? Quid de la prise de Jérusalem par le vizir fatimide, qui s’est déroulée en août 1098, soit un an avant l’arrivée des croisés ?

"Les croisades n’ont rien d’une victoire française"
Pourtant c'est bien considéré comme une campagne française par le consensus. Il y avait quelques Anglais et Byzantins certes, mais le gros des troupes et des commandants étaient des Francs. Quand Zemmour utilise le terme "français", il parle du fait que la majorité des croisés étaient originaire de France, c’est-à-dire le domaine royal et ses vassaux. Ce qui est factuellement vrai en soi. Ou alors les Francs ne sont pas les racines de la France parce que ils sont des envahisseurs du nord ? Ce qui serait idiot.

"il y en a qui vont le devenir, mais des siècles plus tard" ; "la notion de France n’existe pas, il faut attendre plusieurs décennies"
Alors oui et non. Effectivement la notion de France telle qu’on l’entend aujourd’hui n’existait pas, il y a cependant erreur sur les dates. Tout d’abord Charlemagne, nom transformé car de son vrai nom Carolus Magnus, avait pour but de restituer l'Empire Romain. Le pouvoir ecclésiastique se considérait encore romain. Et c'est le découpage de son empire par héritage auprès de ses fils à sa mort qui jeta les bases de ce qui deviendront la France et l'Allemagne. Ce qui n'était pas alors des nations, car l’apparition d’une nation est un processus qui prend des siècles. Cependant il est reconnu que l'on peut commencer à parler de nation française à partir d'un succès littéraire, la chanson de Roland, aux environs de l'an 1090, soit avant la 1ère croisade, qui atteste d'une reconnaissance commune culturelle sur un territoire.




4) "Charles Martel n'est pas une victoire nationale"

S’il n’y avait pas eu Charles Martel pour stopper l’avancée musulmane qui avait déjà conquis et établit un Califat en Espagne, une bonne partie du Sud de la France aurait été islamisée. Donc si, Charles Martel a gagné des batailles décisives qui ont stoppé nette l’avancée musulmane. Je rappelle qu’à partir de l’année 737 il reprend successivement Avignon, Nîmes, Maguelone, Agde, Béziers, et fit le siège devant Narbonne. C’est l'attaque des saxons dans le nord qui va l'obliger à quitter les lieux. Cependant en 759 son fils Pépin le Bref termina ce qu’il a commencé. Il reprit Narbonne et écrasa définitivement les envahisseurs musulmans. Avant la bataille de Poitiers Charles Martel était déjà gouverneur d’un royaume franc. Cependant cette bataille bien qu’elle soit controversée sur le lieu et la date, a servi son prestige personnel en unifiant les royaumes francs autour de sa personne. Il est également important via son fils Pépin et la dynastie carolingienne que ce dernier a instaurée. Ici les deux camps ont tout autant raison l'un que l'autre et le fait qu'ils cherchent à affirmer leur interprétation comme étant la vérité actuelle signifie juste un souhait de fermer le débat.




5) "Le génocide vendéen n'en est pas un parce qu'il n'y avait pas d'intention d'exterminer une population"

El famoso génocide vendéen qui n'en est pas un juste parce que ce n'est pas une personne qui dirige l'opération... S'il fallait se cantonner à ce qu'ils considèrent être un génocide, alors d'autres n'en seraient pas non plus, celui des amérindiens par exemple.

Premier point, certes il y avait en effet de nombreux vendéens républicains qui soutenaient le nouveau régime, en revanche les catholiques royalistes fidèles au roi qu'ils soient des femmes, des enfants et des vieillards étaient systématiquement massacrés. Donc le second argument : "il y a des républicains là-bas donc non tous les vendéens se sont pas fait tuer", tombe à l'eau (sans mauvais jeu de mot). On a tué et je le répète de façon systématique tous les catholiques fidèles au roi donc ça correspond bien à la définition moderne de génocide. Ce serait également oublier que le royaume de France a été fondé sur un baptême, et la république par une guerre civile fratricide, des massacres, des viols de masses, des pillages, et même un génocide.
Je poste ça là au cas où. On suspend des enfants par les pieds pour les noyer dans le fleuve et on se sent comme un bon républicain humaniste...

Second point, regardons la définition de l'ONU. Article 2 : "Dans la présente Convention, le génocide s'entend de l'un quelconque des actes ci-après, commis dans l'intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel :
a. Meurtre de membres du groupe ;
b. Atteintes graves à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe ;
c. Soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle ;
d. Mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe ;
e. Transfert forcé d’enfants du groupe à un autre groupe."


Donc de deux choses l'une :
-On parle explicitement d'un massacre organisé par la Convention Nationale puisque, premièrement, Robespierre parlait des vendéens comme un peuple dont il fallait se débarrasser. Deuxièmement, la lettre écrite par Lazare Carnot au général Turreau lui ordonne directement d'exterminer les brigands jusqu'au dernier. Les brigands étant un nom péjoratif pour désigner les vendéens...

-En regardant la deuxième partie de cette définition : "dans l'intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux", les vendéens rentrent parfaitement dans cette catégorie, puisqu'ils s'agissaient de catholiques royalistes qui ont combattu avec, et pour les prêtres réfractaires à la Constitution civile du clergé. Groupe national et religieux donc. Le général Westermann écrira même : "Il n’y a plus de Vendée, citoyens républicains. Elle est morte sous notre sabre libre, avec ses femmes et ses enfants. Je viens de l’enterrer dans les marais et dans les bois de Savenay. Suivant les ordres que vous m’avez donnés, j’ai écrasé les enfants sous les pieds des chevaux, massacré des femmes, qui, au moins pur celles-là, n’enfanteront plus de brigands. Je n’ai pas un prisonnier à me reprocher. J’ai tout exterminé."


Troisième point : Le 21 février 2007, les députés Lionnel Luca, Hervé de Charette, Véronique Besse, Louis Guédon, Joël Sarlot, Hélène Tanguy, Bernard Carayon, Jacques Remiller et Jérôme Rivière ont présenté à l'Assemblée nationale la proposition de loi relative à la reconnaissance du génocide vendéen de 1793-1794.

Le 6 mars 2012, les députés Dominique Souchet, Véronique Besse, Bernard Carayon, Hervé de Charette, Nicolas Dhuicq, Marc Le Fur, Lionnel Luca, Jacques Remiller et Jean Ueberschlag, ont à leur tour proposé un projet de loi visant à reconnaître officiellement le génocide vendéen de 1793-1794, et comportant le même article unique 9. Cette fois encore, la proposition de loi fait référence à l'ouvrage de Reynald Secher : La recherche universitaire a longtemps été verrouillée idéologiquement et quasi muette sur les événements de Vendée. Mais, à partir de 1986, elle commence à leur consacrer des travaux importants.





6) "la France n'a pas créé l'Algérie ça existait déjà il y avait la régence d'Alger"

Toute la vidéo ils ne font que jouer sur les mots et tordre la réalité en faisant bien exprès de ne pas comprendre. Cette histoire autour de l'Algérie est grotesque. Ils nous expliquent à juste raison que l'entité France est une construction politique fruit de plusieurs siècles d'histoire complexe, mais derrière ça nous vend une Algérie DZ contemporaine aux racines pures et légitimes, alors que l'histoire de ce pays est encore plus bâtarde que celle de la France. A l'époque où les algériens constituaient un véritable Etat, ils ne s'appelaient pas algériens. Ils s'appelaient numides, romains, vandales, byzantins, puis arabes. Ici un manuscrit du 19ème siècle qui nomme explicitement les numides comme étant les ancêtres des algériens.


Algérie c'est un mot français, tiré du nom de la ville d'Alger. Quand ils sont devenus algériens définitivement, mes ancêtres habitaient dans un beau pavillon en banlieue parisienne avec eau courante et électricité. Bon j'exagère volontairement cette phrase mais vous avez compris l'idée.

"La france n'a pas développé l'Algérie car elle est sous développée lors de l'indépendance."
Bah oui forcément. Quand tu pars de 0 il faut du temps pour créer la Silicon Valley.

"La population Algérienne diminue à partir de 1830 (à cause des violences militaires) puis la croissance démographie reprend en 1880."
Ben voyons. Regardons la croissance démographique de la population d'Algérie au 19ème siècle.
-1856, Population musulmane en milliers : 2 310. 1866, Population musulmane en milliers, 2 656.


-1856, Population non musulmane : 159 292. 1866, Population non musulmane : 217 990.


La croissance démographique avait reprise bien avant. Elle fut cependant freinée entre 1867 et 1870 à cause des épidémies de typhus et de choléra, mais uniquement pour les musulmans, avant de reprendre son cours en 1872. La population non musulmane, elle, a continué d’augmenter pendant cette période...




7) "Non Vichy n’a pas protégé les juifs français"

En 1940 il y avait 190 000 juifs français sur le territoire. Avec 25 000 déportés, on estime à environ 75% les juifs français qui ont été épargnés par les déportations. Robert Paxton, c'est le point de départ de la réflexion de Zemmour sur Pétain. Après la guerre il écrira plusieurs ouvrages sur la France de Vichy, et donna plusieurs interviews dans les années 2000. Dans ses écrits, Robert Paxton explique : "Je n'ai pas réussi à rendre compte dans mon livre sur Pétain et la France sous Vichy de la raison pour laquelle 3/4 des juifs français avaient étaient épargnés". A l'inverse dans ses interviews, il reconnait que le gouvernement de Vichy de 1940 à 1942, a préféré livrer les juifs étrangers afin de garder les juifs français (bien qu'ils restèrent toujours persécutés et discriminés). Il reconnait également que la France a été bien moins touchée par les déportations que d'autres pays conquis comme la Pologne ou la Hollande. Sa pensée n'est donc pas très clair. Mais dans "Destin français", Zemmour s'appuie également sur les travaux de deux autres personnes : Raul Hilberg, historien juif américain, et Alain Michel, historien juif franco-israélien (que Manon a totalement passé sous silence, la hasard sans doute).

Zemmour a raison d'insister sur le fait que Pétain a tenté de sauver des juifs de nationalité française de la déportation. Ci-dessous, deux témoignages de hauts dignitaires nazis :
-Une note de Helmut Knochen, Standartenführer de la wafen SS, datée du 12 février 1943 au département IV de l’Office central de sécurité du Reich, se référant à un entretien à Paris avec Eichmann, avait pour objet la "solution finale de la question juive en Europe". Elle montre que pour les nazis, la demande d’Eichmann d’une "évacuation" de tous les juifs de nationalité française se heurte à l’opposition du gouvernement français, "c’est-à-dire surtout du maréchal Pétain". Ce document capital, publié par Serge Klarsfeld (historien et avocat français) dans son ouvrage "Juillet-septembre 1942. Les divergences dans l'appareil policier nazi et la réalisation de la Solution finale en France", étrangement n'est pas cité par Manon dans sa vidéo (ça fait beaucoup d'oublis importants quand même) alors qu’elle fonde sa thèse de la complicité de Vichy dans la déportation sur une logique purement arithmétique, pendant que les archives allemandes disent exactement le contraire... Nos amis gauchistes auraient-ils ignorés volontairement ce document qui n'allait pas dans le sens de leur thèse consistant à nier toute intervention de Pétain pour préserver des juifs français ? Oui.
-Cela est corroboré par le compte rendu de la réunion du 2 juillet 1942, rédigé par Herbert Hagen, directeur de cabinet du chef de la SS, où le secrétaire général de la police française, René Bousquet, rencontre les chefs SS Oberg, Knochen, Lischka, Hagen et 3 autres allemands. Cette réunion est l’une de celles qui déboucheront sur les "accords" du 4 août. Un certain nombre de sujets concernant la police sont à l’ordre du jour, et aussi à plus court terme les arrestations de juifs. Selon le témoignage de Hagen, Bousquet "consent à faire arrêter le nombre voulu de juifs à condition que, conformément à la demande du Maréchal, les juifs français soient exclus provisoirement de l'opération".

Antoine Goya en avait d’ailleurs consacré une vidéo à ce point. Dans celle-ci il cite la philosophe allemande Hannah Arendt et son livre "Eichmann à Jérusalem". Elle y relate la déportation et le sauvetage des juifs en France.




Intéressons maintenant aux personnes qui interviennent dans cette vidéo, ça sent fort la neutralité.
-Alya Aglan : Politiquement engagée pour Emmanuel Macron. La neutralité on vous dit.

-Florian Besson : Professeur d'histoire-géo dans le secondaire, a écrit des articles sur le moyen Âge dans la fantasy et dans game of thrones, et a déjà également publié contre Zemmour. La neutralité on vous répète. Juste pour l’anecdote, il a publié 2 tweets (1, 2) le 10 novembre 2021 dans lesquels il écrivait : "En histoire, on ne juge pas, on ne classe pas les gens, on ne distribue pas les bons points."
"Face à ces manipulations, il est d’autant plus important de rappeler les fondements de la méthode historique, et de ne pas laisser tourner en boucle ces discours qui n’ont rien d’historiques, mais tout d’idéologiques."
Un discours noble, sauf qu’à ses heures perdues, il publie aussi ce genre d’article. (1, 2)


Voilà voilà. C’est ce qui s’appelle un but contre son camp.

-Jean-Luc Chappey : Publications et postes sérieux, pas plus d'infos.

-Vincent Denis : Ecrit des articles sur les violences policières, les sans-papiers.

-Jérémie Foa : Fait des podcasts orientés sur les guerres de religions (pro protestant).

-Claude Gauvard : Assez connue en histoire médiévale.

-Laurent Joly : Sans doute mon préféré de la liste. Auteur de théories du complot comme quoi Zemmour défend Vichy pour légitimer des actions qu'il pourrait faire plus tard.
Mais relaie également sur sa page facebook des articles qui comparent Zemmour à Charles Maurras, sur des sites de militants d'extrême gauche appelés "résistance aux extrémismes". D’ailleurs tant qu’on parle de son facebook, il ne se passe pas une journée sans qu’il ne se sente obligé de parler d’Eric Zemmour. On dirait qu’il est amoureux...

-Guillaume Lancereau : Plus philosophe qu'historien, n'a presque rien publié.

-Mathilde Larrière : Fait des conférences avec le genre de titre "La commune n'est pas morte mais hélas versailles non plus" (la commune étant un mouvement d'extrême gauche).
Mention spéciale à son livre "La rage contre le machisme". On sent la qualité d'experte neutre sur le sujet...
Rappelez vous ce que disait Florian. Ce n’est pas bien d’utiliser l’histoire pour faire de l’idéologie, visiblement ils ne s’écoutent pas beaucoup entre eux pour un collectif.

-André Loez : Ecrit des articles pour Le Monde (journal de gauche) où il fait des critiques de livres.

-Gérard Noiriel : Spécialiste de l'histoire de l'immigration, a écrit un livre sur Zemmour, et pas en bien, mais n'a en général très peu écrit.
Il se fera d’ailleurs épinglé par un autre historien, George Bensoussans, pour sa comparaison abjecte de Zemmour avec Drumont.

-Nicolas Offenstadt : Professeur à la Sorbonne ayant collaboré de nombreuses fois avec Libération (journal de gauche).

Je n’ai pas tout vérifié, mais j’en ai assez vu. Et je pense que vous aussi. Il n’y a qu’une poignée de noms dans la liste qui ont un regard neutre sur la personne. Le reste étant déjà des anti-zemmour convaincus, qui pour certains s’en prenaient déjà fréquemment à lui. Ce n’est pas un hasard si c’est cette vidéo sort quelques semaines après l’annonce de sa candidature. Ce n’est pas un hasard si ce collectif est rempli d’historiens opposés politiquement à son bord. Ce n’est pas un hasard si Manon emploie souvent des termes comme raciste, complotiste, pétainiste, extrême droite, j’en passe et des meilleurs.
Le but ici n’est pas de chercher à comprendre, ou d'être au plus près de la réalité historique. Le but est clairement d’éliminer un adversaire politique, en disant que l'histoire nous appartient, et quiconque tente d'apporter des nuances est dangereux. Ce n’est pas un travail scientifique, mais un travail de militants politiques, rempli d’erreurs et de biais. On aurait aimé la même rigueur de leur part quand notre propre président a dit qu’il n’y avait pas de culture française. Mais bon. Il ne fallait pas fâcher tonton Manu à l’approche des élections.

Tout ce que qu’ils reprochent à Zemmour, ils le font aussi :
-Construction d'un roman national.
-Interprétation des faits pour coller à une idéologie.
-Narration historique affirmative malgré l'absence de sources.
-Recours au symbolisme pour simplifier le fait historique.
-Interprétation anachronique.
-Révisionnisme.

Oui Zemmour a recourt parfois au raccourci et au symbolisme, mais la plupart du temps il vulgarise. La preuve c'est que les extraits mis en cause sont des brins de phrase extrapolés et déformés pour lui faire dire ce qu'il ne dit pas. Leur vidéo n'a pour but que de délégitimer tout débat autour du génocide vendéen, de la révolution, de l'affaire Dreyfus, de la Saint-Barthélémy, de Vichy, etc. Résumons leur vidéo :
Étape 1 : Dire que ce que la personne dit est faux.
Étape 2 : Se reprendre et dire qu'en fait ce n'est pas vraiment faux mais qu'il existe plusieurs interprétations.
Étape 3 : Prendre l'interprétation qui nous arrange le plus pour contredire l'autre et l'imposer comme étant la vérité.
Etape 4 : Dire que l'opposant est dangereux.

Finalement le terme "casse-burne" est un euphémisme...



L'article en vidéo :


31 mai 2022




Commentaires