Les vaccins c'est le mal (non) ! 2/2


Cette partie est la suite de cette article.



9) Y a-t-il vraiment plus de vaccinés que de non-vaccinés admis à l’hôpital ?

Il y a ceux qui disent que oui, d'autres qui disent que non. D'autres qui disent qu'on ne sait pas. Et il y a ceux qui lisent les statistiques des hôpitaux. Faisons du cas par cas, vague par vague. La DREES a sorti récemment un bilan statistique des admissions à l'hôpital. Lisons tout d'abord la synthèse :
-"La proportion de vaccinés parmi les patients hospitalisés avec Covid-19 a augmenté au cours des deux vagues, mais les vaccinés sont sous-représentés parmi les patients hospitalisés par rapport à leur part dans la population générale : durant le mois de septembre 2021 (fin de la quatrième vague), ils représentent 37 % des entrées hospitalières, contre 67 % de la population générale. Au cours des deux vagues, les personnes ayant une primo-vaccination complète ont un risque de décéder au cours d’un séjour en médecine, chirurgie, obstétrique et odontologie (MCO) très inférieur à celui des personnes non vaccinées."

-"La vaccination a fortement réduit l’ampleur de la quatrième vague. Sur l’ensemble des deux vagues, on estime que la vaccination réduit d’environ 80 % le risque d’entrée en MCO pour les personnes de 80 ans ou plus. À statut vaccinal donné, la quatrième vague a un risque d’hospitalisation proche de celui de la troisième. Or les entrées hospitalières de la quatrième cohorte sont environ quatre fois moins nombreuses que celles de la troisième, alors même que le variant Delta est considéré comme plus dangereux. Une interprétation possible de ce résultat est que, si la vaccination n’avait pas eu lieu, les hospitalisations lors de la quatrième vague auraient été bien plus nombreuses."

-"La durée médiane des séjours à l’hôpital est réduite de 9 à 7 jours entre la troisième et la quatrième vague. Le rajeunissement de la population hospitalière explique principalement cette réduction, mais la vaccination de la population y a également contribué significativement. Les hommes sont surreprésentés parmi les patients atteints du Covid-19, notamment lors de la troisième vague, en cohérence avec ce qui était observé lors des première et deuxième vagues. Cette surreprésentation est particulièrement marquée dans les services de soins critiques."


Caractérisation des patients selon le statut vaccinal : "Plus de 8 patients sur 10 hospitalisés lors de la troisième vague ne sont pas vaccinés (85 % en MCO, et 87 % en soins critiques) [tableau 3], contre 6 % de complètement vaccinés (les 10 % restants ayant reçu uniquement une dose au moment de leur entrée à l’hôpital). Lors de la quatrième vague, 65 % des patients hospitalisés en MCO ne sont pas vaccinés, 26 % sont complètement vaccinés, et 9 % ont reçu une première dose."

"Le tableau 4 présente de manière synthétique les statuts vaccinaux des patients hospitalisés par tranche d’âge au cours de la troisième et de la quatrième vague. Les vaccinés sont sous-représentés parmi la population hospitalisée : lors de la troisième vague, 9 % des patients de 80 ans ou plus sont vaccinés, et 47 % lors de la quatrième vague alors qu’ils représentent respectivement 35 % et 77 % de la population de cette classe d’âge. Chez les moins de 40 ans, 1 % des patients hospitalisés sont vaccinés lors de la troisième vague, et 11 % lors de la quatrième alors qu’ils représentent respectivement 2 % et 33 % de la population de cette tranche d’âge."


"Oui mais regarde à la page 20 le graphique montre qu'à partir de novembre il y a plus de vaccinés que de non-vaccinés admis à l'hôpital !" Pas si vite moussaillon ! En réalité ce croisement des courbes est parfaitement logique. Car plus la proportion de personnes vaccinées dans une population augmente, plus elle a de chance d'occuper une part croissante dans une catégorie donnée. Mais cette statistique ne présente aucun intérêt en soi. Ce sont des données brutes. Il faut tenir compte des proportions. Ce qu’il faut comparer c’est le nombre de malades vaccinés par rapport au nombre de personnes vaccinées, VS le nombre de malades non-vaccinés par rapport au nombre de personnes non-vaccinées. L’écart est frappant. On va voir ça tout de suite.

Posons un préambule : Actuellement, non il n’y a pas 90% de personnes vaccinés comme peuvent l’affirmer des politiques complotistes sur twitter, c’est un mensonge. On est exactement à 79,4. Et non l’écart entre 79 et 90 n’est pas dérisoire, ça représente un écart d’environ 6 millions de personnes. 6 millions de personnes c’est 3 fois la population de Paris. Mais revenons à nos chiffres. Il y a donc grosso modo 21% de la population qui n’est pas vaccinée, soit une personne sur 5. Mais c’est 4 fois moins que les vaccinés. Ainsi, avec une couverture vaccinale de 79% en France, la part des hospitalisations des personnes vaccinées a inévitablement aussi augmenté. Rappelons aussi que si le vaccin protège des formes graves du Covid, il n'en prémunit qu'à 90%, ce qui est déjà excellent comme protection. En tenant compte du taux de vaccination dans la population, cela signifie donc qu'il y a 4 personnes vaccinées pour 1 personne non vaccinée.
Le vaccin ne fonctionnerait pas s'il y avait plus de 4 personnes vaccinées à l'hôpital pour 1 vacciné. Dans la mesure où la part de non vaccinés représente encore 27 à 34% des admissions à l'hôpital, ce n'est pas du tout le cas. D'ailleurs fait intéressant, dans la partie "données et choix méthodologiques", l'étude explique que des statuts vaccinaux ont été imputés aux patients non appariés avec VAC-SI. Donc la part d'entrée des vaccinés admis à l'hôpital est surestimée.

Et il y a encore mieux pour montrer que le vaccin fonctionne : Au-delà de 55 ans, tranche d'âge la plus vulnérable, il y a plus de 93% de personnes vaccinées. Soit 7% de non vaccinés. On a donc un rapport vaccinés/non vaccinés égale à 13. Pour affirmer que le vaccin ne fonctionne pas, il faudrait voir plus de 13 personnes âgées vaccinées pour 1 personne âgée non vaccinée à l'hôpital. Ce n'est pas du tout le cas. Dommage pour les anti-vaccins qui ne sont pas doués en Science et encore moins en mathématiques : ils ne maîtrisent pas les pourcentages. Voici l'impact de la vaccination sur les plus âgés vulnérables lors de la 3ème vague :


Mais pour les anti-vaccins qui ont le complexe de persécution, tout le monde ment : Les autorités, les médecins, les pharmaciens, les dirigeants d'ehpad... Quand l'anti-vaccin entre sur l'autoroute, qu'il constate après 1km que toutes les autres voitures se sont trompées de sens, le klaxonnent et lui font des appels de phare, une personne raisonnable s’apercevrait que c’est elle qui roule à contre-sens. Mais l'anti-vaccin lui pense qu'il a personnellement raison et que c'est le monde entier qui se trompe. Certains se sont même entêtés jusqu'à la fin de leurs jours.

En Irlande les chiffres sont encore plus sévères. Pendant la 4ème vague 90% des plus de 12 ans étaient vaccinés, c’est-à-dire environ 3,6 millions de personnes. 10% de non vaccinés, ça fait environ 400 000 personnes. Avec une moyenne de 600 hospitalisations dont 50% étaient vaccinés, le risque d’hospitalisation pour une personne non vaccinée était donc de 1 sur 1000. Pour une personne vaccinée, on est sur un risque de 1 sur 12 000. L’écart est frappant.


On récapitule vite fait : Si dans une population à 100% vaccinée, et 10% d’échecs au niveau des anticorps, il y aura forcément 100% de vaccinés parmi les malades. Bon courage mes amis anti-vaccins pour le démontrer... Oui pour cette fois c'est vous qui bossez, vous affirmez des choses, à vous d'apporter des preuves.




10) "Le vaccin ne protège pas des formes graves et on a aucun moyen de le vérifier"


Bon pour certains je sais pas où vous vivez mais ça devient urgent de se réveiller. Le vaccin n'est pas une potion magique toute puissante comme le fantasment les anti-vaccins manichéens. Rappelez vous ce qu’on a vu en début d'article : Le vaccin consiste simplement à présenter un intrus à votre système immunitaire pour qu'il le mémorise et qu'il l'attaque vite et mieux. Si votre système immunitaire est déficient, le vaccin ne pourra pas assurer totalement son rôle. Par contre entre l'option 0 % de protection prônée par les anti-vaccins et la protection vaccinale, il n'y a pas photo. En reprenant les données de la DREES que nous avons vu avant (pages 21 et 23), je vous invite fortement à comparer le taux d'entrée en hospitalisation, en soins critiques, le nombre et risques de décès, en fonction de la tranche d’âge et du statut vaccinal :

Hospitalisations :


Soins critiques :


Taux de décès :


Il s'agit ici du taux d'entrée et du risque de décès. Pour pouvoir quantifier ces paramètres, on va se servir d'un site qui fournit quotidiennement des statistiques précises : Covid tracker.

Ces statistiques fournissent 4 courbes en fonction du statut vaccinal, et 4 données :
-Cas positifs en population générale
-Admissions à l'hôpital
-Admission en soins intensifs
-Et les décès

On ne va pas tenir compte ici des cas positifs, ce point sera traité individuellement dans une autre section. Pour que la démonstration soit pertinente on va espacer les données dans le temps de plusieurs mois. On va regarder les chiffres du mois d’août, du mois de novembre, et de janvier. J'ai donc reporté les données dans un tableur excel, et j'ai calculé les ratios. Voyons voir :

Août :


Novembre :


Janvier :


Donc, en étant non vacciné vous aviez :
-En Août 2021 : 3 fois plus de chances de finir à l’hôpital, 6 fois plus de chance d'aller en réanimation, et 3 fois plus de chance de mourir.
-En Novembre 2021 : 2 fois plus de chances de finir à l’hôpital, 4 fois plus de chance d'aller en réanimation, et 2 fois plus de chance de mourir.
-En janvier 2022 : 2 fois plus de chance de finir à l’hôpital, 3 fois plus de chance de finir en réanimation, et 2 fois plus de chance de mourir.

Ces données illustrent à la perfection ce qu'on a vu précédemment sur la mémoire immunitaire, d'où l'intérêt de faire une dose de rappel. Mais en tout cas on voit bien que même avec une immunité partielle, la vaccination protège partiellement contre les formes bénignes, et beaucoup mieux contre les formes sévères...

D'autres études vont dans ce sens. Pendant la 4ème vague, chez les non-vaccinés vous aviez 1,5 fois plus de symptômes, 3 fois plus de cas graves, et 4 fois plus de morts. La limite c'est que cette étude concerne avant tout le variant Delta. Mais pour le variant Omicron, les doses de rappels sont également efficaces. (1, 2, 3). Celles-ci permettent de considérablement réduire la mortalité (jusqu'à 99% pour 2 boost), les cas graves et les hospitalisations. Si vous aviez encore un doute sur l'intérêt des rappels vaccinaux pour restaurer les capacités de neutralisation virale...

Vous vous souvenez des problèmes de maths au collège où vous râliez que ça ne vous servirait jamais à rien dans la vraie vie ? Et bien c'est maintenant que ça sert. Prenons le pic de la 5ème vague des soins intensifs (9 janvier 2022) : Pour 1 million de personnes non vaccinées, en moyenne 232 étaient en soins critiques, contre 16 pour 1 million de personnes vaccinés. Mathématiquement ça donne :
232 * (1 - Efficacité) = 16
Efficacité = 1 - 16/232 = 0,93
D'après les données de terrain, le vaccin prévient donc 93% des cas sévères.
Si les autorités françaises et du reste du monde continuent de recommander la vaccination, c'est très simple : C'est parce que les données sur le terrain prouvent que ça fonctionne (au hasard).



Maintenant comparons la situation de la France avec nos voisins limitrophes, de l'Ouest à l'Est :

-La France, 79% de schémas vaccinaux complets. Fortement touchée avant la vaccination, le nombre de contamination s'envole vu la politique de tests, mais la mortalité est très bien contenue. Voici l'évolution contenue en décès d'un pays bien vacciné.


-L'Allemagne, 77% de schémas vaccinaux complets. On voit qu’à partir de la vaccination, la mortalité baisse par rapport à la courbe de contamination.


-La Pologne, 59% de schémas vaccinaux complets. Il n'y a pas de baisse significative de la mortalité qui reste totalement proportionnelle à la courbe de contamination.


-La Russie, 51% de schémas vaccinaux complets. Encore moins bien vaccinée, le pays voit sa mortalité augmenter à chacune des vagues successives. Voici la débâcle de mortalité d'un pays dont les habitants refusent en masse le vaccin.


Voilà en statistiques la proportionnalité entre une vaccination insuffisante et l'augmentation de la mortalité.

Certains d’entre vous seraient tentés de contre-argumenter en me répondant que dans la tribune de Genève, il y a davantage de vaccinés que de non vaccinés en soins intensifs. Et bien regardons cela ensemble. Dans le même article "Jérôme Pugin, responsable de l’unité aux HUG, encourage la 3e dose car le vaccin protège trois fois plus contre le Covid-19." Et paf ! Une balle dans le pied.

Regardons les chiffres de la vaccination en Suisse.


Il y a donc 70% de vaccinés et 30% de non vaccinés. Soit 2 fois plus de vaccinés. Et à la période où le taux d'hospitalisation pour les vaccinés est le plus élevé (20 mars), nous retrouvons 51% de vaccinés pour 41% non vaccinés. Soit 1,24 fois plus de vaccinés. En tenant compte des proportions et en calculant le ratio on a donc 2,9 fois plus de chance de finir à l'hôpital quand on n'est pas vacciné ! Et j'ai pris la proportion. Car dans la classe d'âge de ceux qui sont le plus souvent en réanimation, les plus de 60 ans, cela devient :
1,24 * 90,44 / 9.56 = 11,7.
On a 11,7 fois plus de chances en Suisse de se retrouver à l'hôpital si on n'est pas vacciné, et que l'on a plus de 60 ans... Et paf ! Une autre balle dans le pied.

La Bulgarie ? Oui c'est bien ça la Bulgarie ! La Bulgarie a très peu de vaccinés et a fait peu ou pas de prévention. Bon nombre des politiques sont négationnistes contre le vaccin.
Résultats : plus de 37 000 morts pour 7 millions d'habitants et un système sanitaire totalement dépassé. Rapportant à la France ça équivaut à près de 340 000 morts ou une grande ville en moins. En comparaison la seconde guerre mondiale a fait à peu près 568 000 morts en 5 ans et la grippe espagnole près de 400 000 en 3 ans. En gros on aurait le désastre de la grippe espagnole plus d'un siècle en arrière. Aujourd'hui on est loin de ce bilan et heureusement.

A l’échelle Européenne les données sont encore plus impressionnantes : Plus le taux de vaccination est élevé et plus la mortalité liée à la maladie est faible.

"Oui mais si on est jeune et en bonne santé ça sert à rien de se faire vacciner !"
Seconde prémisse fausse, les gens sans comorbidité ne courent aucun risque. Certes, comparés aux seniors ils ont beaucoup moins de chances de décéder s'ils tombent malades. Mais ce n'est pas nul : Les 0–17 ans ont représentés 3 à 5% des cas hospitalisés pendant la 5ème vague, alors que selon les anti-vaccins ils sont censés ne courir aucun risque....
D'ailleurs, les 20–30 ans et 10-19 ans sont de loin les 2 classes d'âge les plus infectées. De plus pour les formes graves, sur les 1297 patients actuellement hospitalisés en soins critiques, presque 1/3 ont moins de 59 ans, et 6% ont moins de 30 ans.
Comme quoi, risque beaucoup plus faible que les seniors sans conteste, mais pas nul.



Une étude a d'ailleurs montré que la vaccination n'est pas inutile pour les jeunes adolescents.


Je continue ?




11) "Les discours changent tout le temps"

C’est en effet ce qu’affirme Sonia Mabrouk :


Mais plus préoccupant encore, une personne qui se prétend infirmière à Marseille.


Et ça c’est problématique. Parce que n’importe quel médecin qui se respecte, sait que le principe de la Science c’est de s'adapter aux nouvelles découvertes. C'est le principe de la médecine de ne pas rester campée sur ses positions et de suivre l'évolution d'une maladie. C’est ce qui différencie la Science de la religion. Seuls les dogmes irrationnels et les croyances sont immuables. Rappelez-vous ce qu'on a expliqué plus haut sur la mémoire immunitaire et la mutation des virus. Je ne suis pas médecin, mais visiblement j'ai mieux compris ces concepts que cette personne...

Les opinions personnelles et les croyances n'ont rien à faire en Science. Ces deux personnes en font la démonstration. Rigides sur leurs convictions, elles tentent en vain de se persuader elles-mêmes qu'elles sont réelles même si la réalité évolutive les contredit à chaque fois.
Honnêtement le commentaire de cette personne qui se dit "infirmière" m’inquiète beaucoup, parce qu’il traduit un aveu d’échec. Un échec au niveau de sa formation et de sa confiance en la méthode scientifique. Comment peut-on être un bon médecin si on ne fait pas confiance à la Science ? Ce n’est pas possible on ne peut pas. Ou sinon ça donne des cochonneries comme l’homéopathie...
Les propos ici ne consistent pas à parler de la santé des gens. Ils sont purement électoralistes pour flatter des boeufs comme Florian Philippot. Ils s'en foutent complètement que les plus vieux et les plus faibles meurent, et que la pandémie évolue pour toucher maintenant les jeunes adultes et les enfants...




12) Didier Raoult a affirmé chez André Bercoff que les vaccins ont augmenté l’épidémie. Ce sont les pays qui ont eu le plus de vaccin qui ont le plus de cas !

Bon là on commence vraiment à entendre des trucs honteux. Regardons d’abord le nombre de pays avec le plus de contaminations dans l’absolue :


Comparons maintenant avec le taux de vaccination de ces mêmes pays :


On peut arrêter la démonstration dès maintenant, on voit que c'est faux. Les résultats ne sont pas du tout rangés dans l'ordre des pourcentages. Mais le nombre brut de cas est influencé par le nombre d'habitants, il faut donc rapporter le nombre de cas au nombre d'habitants, et calculer le ratio. Ce qui nous donnerait un tableau comme ça :


Ajouté à ce tableau le taux de vaccination :


Il y a ici un mélange hétéroclite de micro états et de pays beaucoup plus grands. On observe un mélange de pays très bien vaccinés comme Gibraltar mais qui est un micro-pays, et de pays très mal vaccinés comme la Géorgie : 33%. Mais dans tous les cas on voit bien qu’il n’existe aucune proportionnalité entre le nombre de cas et la proportion de vaccinés.
Mais on ne va pas s’arrêter là pour autant. Ce qui serait encore plus pertinent, c'est de comparer les pays par leur mortalité par million d'habitants :


Aucun de ces pays n'atteint les trois quarts de sa population vaccinée et on en trouve certains à des pourcentages bien insuffisants comme 26 ou 33%. Donc le Dr Raoult est incompétent sur le sujet. Sa conclusion est risible si on analyse les faits. La réalité infirme totalement son propos ! Il a tout compris à l'envers. Et ce n'est pas la première fois. Comme d'habitude ses affirmations sont fausses et sortent de sa boule de cristal. Elles ne reflètent en rien la réalité du terrain et encore moins sa complexité. Mais on le savait déjà car il accumule les prédictions stupides depuis le début de la pandémie. Et il continue à persister dans l'erreur.

Donc est-ce que c’est le vaccin qui amplifie l’épidémie ? En regardant les faits et uniquement les faits, la réalité parle d'elle-même. Mais les anti-vaccins sont des idéologues qui manient des généralités honteusement folkloriques et qui raisonnent à l'envers. Ils veulent que la réalité se plie à leurs fantasmes. Ça fait déjà une dizaine de pays éliminés de la liste, il ne vous en reste plus que 185 à éplucher pour espérer en trouver 1 ou 2 qui va dans votre sens. Mais je préfère prévenir au cas où : Non des minuscules territoires comme Gibraltar où la population totale n’atteint même pas celle de Montpellier, ce n'est pas argument. Des tout petits archipels paumés au milieu du Pacifique sans aucune interaction avec l’extérieur ce n'est pas un argument non plus.




13) "Les vaccins n’empêchent pas la contamination"

Sans doute l'argument le plus consensuel chez les anti-vaccins. Posons déjà un préambule : Jamais aucun scientifique sérieux n'a prétendu que le vaccin empêchait à 100% les contaminations, surtout en dehors de toute prudence élémentaire. Tous les politiques et les membres du gouvernement qui ont affirmé le contraire à la télévison en opposition aux données factuelles et sourcées, sont profondément irresponsables. La contagion est possible. Mais le vaccin a informé le système immunitaire et l'a entraîné à vaincre rapidement le virus. On sait que les vaccins ARNm sont plus fiables et plus efficaces. Si les personnes vaccinées attrapent le virus, ce dernier est combattu plus précocement et plus fortement. C'est ce qu'on l'on vient de voir dans les sections précédentes. Car la charge virale chez une personne vaccinée diminue plus vite.

Dites-moi, existe-t-il un seul vaccin anti-covid qui empêche la contamination à 100% ? Je n'ai trouvé aucune donnée sur ce point et je vais avancer la réponse qui me semble la plus probable : Aucun ! Pourquoi ? Parce que le fait que les gens restent contaminants n'est pas lié au vaccin mais plutôt au mode d'infection du virus.
Je m'explique : Le coronavirus rentre par nos voies respiratoires, entre dans une cellule des poumons via des récepteurs de la protéine spike (ACE2). Il se multiplie ensuite dans ces cellules. Un virus produit environ 100 virions dans un délai de 20 à 30 min. Les virus fils libérés en partie dans les voies respiratoires (nous expulsons des milliers de microorganismes à chaque expiration) vont participer au fait que vous êtes contaminant, et vont également envahir d'autres cellules de vos poumons. Une autre partie des virus fils aboutit dans votre système sanguin où ils vont rencontrer les lymphocytes mémoires fabriqués lors de la vaccination. Ils vont y déclencher la réponse immunitaire qui deviendra efficace (assez d'anticorps) sous 3 à 7 jours. En absence de vaccination, le délai est de l'ordre de 3 à 4 semaines, c'est à dire assez longtemps pour que le virus puisse travailler dans les meilleures conditions :
-Contaminer des dizaines et des dizaines de personnes.
-Vous envoyer en réanimation si vous avez ce risque.
-Eventuellement fabriquer quelques variants supplémentaires.


Pourtant cela n'empêche pas Beatrice Rosen de répéter haut et fort qu'il n'y a pas de différence de contamination entre une personne vaccinée, et une personne non vaccinée. Elle cite le graphique de Covid Tracker pour appuyer ses dires. Et elle a... raison. Mais seulement pour Omicron. Parce que si on remonte quelques semaines (voire mois) en arrière, son affirmation est fausse. Reprenons les tableaux excel obtenus à partir des données brutes, où nous avions calculés les ratios :
-En Août 2021 (quand Alpha était majoritaire), vous aviez 4 fois plus de chance d’attraper le virus.
-En Novembre 2021 (quand Delta était majoritaire), vous aviez 2 fois plus de chance d’attraper le virus.

Ces données sont vérifiées par ceux de la DREES, où le nombre de tests PCR positifs pour 100 000 personnes en fonction du statut vaccinal, quand Delta était toujours le variant dominant (décembre 2021), était largement en défaveur des non vaccinés :


Comment expliquer cette inversion des contaminations pour Omicron ? Un ensemble de paramètres :
-Son potentiel de propagation : Le variant Omicron a été détecté pour la première fois en Afrique du Sud, pays mal vacciné : 26,3 % au 21 décembre 2021. Le 19 novembre 2021, il était déjà arrivé aux Pays Bas...
-Son taux d'incidence est fort : 333 cas pour 100 000 habitants (537 au plus fort taux de la vague).
-Il s'attaque d'abord aux jeunes adultes, moins bien vaccinés que les adultes plus âgés.
-Il est très présent en Ile de France, là où la densité de population est plus forte qu'ailleurs. Une contamination sur trois a lieu à Paris, lieu de grand passage.
-Il se multiplie plus vite : Le variant Delta se multiplie par 2 en 12 jours, Omicron ne met que 2 à 3 jours...
-Il est très contaminant : Le variant Delta est 2 fois plus contaminant que le premier virus. Omicron 10 fois plus...
-Il faut plus d'anticorps pour neutraliser Omicron que le variant Delta. Le seul système immunitaire non vacciné ne suffit pas.

Un non vacciné a donc autant de chance d'attraper le variant Omicron qu'un vacciné. Cela veut-il dire que les vaccinés contaminent autant que les non vaccinés ? Que nenni. C'est un sophisme de comparaison déraisonnable. Il est clair (cela tombe sous le sens) qu'à même niveau d'atteinte un vacciné et un non vacciné ont autant de chance d'attraper Omicron. Et oui à même niveau d'atteinte. L'erreur consiste à oublier que le vacciné malade en l'absence de vaccination aurait été plus malade et contaminant pendant plus longtemps (comme on vient de le voir dans les paragraphes précédents).

Actuellement dans la population française il y a 78% de schéma vaccinaux complets, 80% avec une primo-vaccination. Si le vaccin était inefficace, on devrait retrouver les mêmes proportions de vaccinés/non vaccinés que dans la population générale. Donc pour 22 patients non vaccinés, on devrait en avoir 80 avec au moins 1 dose, 78 avec un schéma vaccinal complet.
Reprenons les données de Béatrice : Sur les 10 100 tests positifs, nous avons 6764 cas positifs vaccinés, soit 67%. Pour 100 cas on a donc : (6764*100)/10100 = 67 cas. Pour les non vaccinés, ça nous en fait 33. Seulement sur ces 67%, 51% ont un schéma vaccinal complet. Donc sur les 67 personnes avec au moins une dose, 34 ont reçu un rappel et sont contaminées au lieu de 78. Non seulement nous ne sommes pas du tout dans un rapport de 2 non vaccinés pour 8 vaccinés, mais la différence nous donne également l’efficacité de la protection :
78 * (1 - Efficacité) = 34
Efficacité = 1 - 34/78 = 0,56
Cela fait donc 56% d'efficacité contre les contaminations avec un schéma vaccinal complet.

Ce qui nous amène à la deuxième erreur de Béatrice (en fait la totalité des anti-vaccins), c'est de raisonner en réduction et non en blocage des contaminations. Pouvez-vous me prouver qu’en Janvier lorsque nous avions 500k cas par jour, sans le vaccin nous n'aurions pas eu 3M ? Moi je peux le prouver sans problème comme je viens de le calculer, et également avec les études sur l'efficacité du vaccin et des rappels dans la transmission du virus. (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8)
Sans compter que la mortalité et les cas graves sont très bien contenus.

Pour l’épidémiologiste Pascal Crépey : "Si la protection contre la transmission avoisine les 30 %, c’est toujours mieux que rien car lorsqu’on a un taux de reproduction du virus autour de 1.3, avec 30 % de réduction, il passe en dessous de 1 (seuil à partir duquel on considère que l'épidémie régresse)". C'est le fameux "R" ou taux de reproduction du virus.

De quels facteurs dépendent les taux de reproduction, de propagation, et de contamination du virus ? Beaucoup de choses :
-La répartition des âges de la population.
-Les échanges à l'intérieur du pays, la mobilité des personnes.
-Les types de transports intérieurs comme les trains, les métros, les bus.
-Les échanges touristiques avec l'extérieur, surtout l'avion.
-La position dans le continent, c’est-à-dire s’il s’agit d’un carrefour de communication ou d’un isolement insulaire.
-La perméabilité des frontières.
-Le nombre de pays frontaliers.
-Les mesures sanitaires choisies.
-Le respect des gestes barrières.
-Le niveau sanitaire du pays.
-La densité de population.
-Le nombre et de la taille des grandes villes.
-Le climat.
-La position géographique et notamment par rapport à l'équateur et les hémisphères
-Le retard des vagues successives.
-Et la défiance ou non envers les autorités.
Bien sûr cette liste n'est pas exhaustive. Et bien évidemment la maladie étant souvent asymptomatique chez les jeunes, cela dépend aussi du nombre de tests effectués.




14) "Il faut laisser faire l'immunité naturelle"

Cet argument existe. On croit rêver mais non, c'est bien réel.


Encore quelqu'un qui n'a eu aucun cours de Biologie ou qui pionçait pendant les heures de classe. On ne va pas dire qu'il est ouvertement non comprenant, ni mensonger... Ce raccourci est faux. Doublement faux. Triplement faux. Le vaccin consiste à apprendre au système immunitaire à reconnaître plus vite le virus. Puis à le combattre rapidement et efficacement.
Contrairement à l'idée fantasmatique des anti-vaccins, le vaccin n'est pas un médicament miraculeux qui ferait le travail à la place du système immunitaire. C'est bien votre système immunitaire naturel qui combat le virus. Ce qui explique pourquoi le vaccin est moins efficace chez les personnes dont le système immunitaire est trop faible. Si votre système immunitaire est déficient, le vaccin ne pourra pas assurer totalement son rôle.

Comment un combattant pourrait être efficace sans être entrainé ? Rappelez-vous ce qu'on a vu dans la première section. La mémoire de votre système immunitaire naturel doit être activée, puis confortée. C'est l'objet de la première, puis de la deuxième dose. Comme toute mémoire il faut la réactiver car elle diminue au fil du temps. C'est l'objet des rappels réguliers : la troisième dose et les suivantes, qui permettent en plus d'adapter cette mémoire aux nouveaux variants. Seul et sans entraînement par le vaccin, le système immunitaire naturel est rapidement dépassé par la multiplication du virus. C'est une course contre la montre. Sans le vaccin, le système immunitaire seul n'est pas assez efficace pour assurer une protection efficace face à l'émergence des variants. Le système immunitaire apprend tout seul certes, mais comme tout élève pour qu'il soit efficace, il lui faut un professeur : Les vaccins.

L'état de nature implique une espérance de vie de 30 à 40 ans, pas plus. Car il suffit juste que l'être vivant atteigne la maturité sexuelle et se reproduise. D'où l'espérance de vie avant les vaccins et la médecine moderne. C'est ce que vous voulez ? Et l'évolution apparemment ne sélectionne pas forcément les plus intelligents à lire ce genre de tweet. Pendant des siècles nous avons subi de plein fouet des épidémies qui ont fait jusqu'à 50 millions de morts. Les anti-vaccins cherchent des solutions qui existent déjà devant leurs yeux : Le vaccin. Elle n'est pas miracle, mais elle fonctionne correctement.

Par rapport à la Suède, qui a choisi une politique laxiste au début de l'épidémie et qui s'est retrouvé avec 6 fois plus de morts (au point que le roi s'est même excusé publiquement à la télévision) que la Norvège qui est juste à côté d'elle, la France a choisi une politique plus restrictive. Même si on aurait pu (et dû) faire mieux au début de la pandémie (comme la fermeture des frontières), nous avons eu de meilleurs résultats comparé à nos voisins limitrophes (Belgique, Italie, Portugal, UK). Je suis d'accord que certains pays ont fait encore mieux que nous avec des politiques plus strictes, quand leurs habitants respectaient à la lettre les décisions légales (Allemagne) ou beaucoup moins bien dans les pays populistes où la croyance anti-scientifique prédomine (Hongrie, Pologne). La vaccination a permis de réduire le nombre de morts et d'hospitalisations. La 5ème vague se termine et été bien moins meurtrière et a produit moins de séquelles et moins d'estropiés à vie que les 4 premières, avec des variants bien plus agressifs et dangereux. Les hospitalisations ont été presque divisées par 5, avec bien moins de séquelles. Le nombre de morts a été réduit : Pendant la première vague, on observait plusieurs jours à plus de 1200 morts/jour, à 50/100 actuellement. 12 à 24 fois moins environ. Vachement efficace l'immunité naturelle, sans vaccin le virus fait 10x plus de dégâts...

Si on avait écouté les anti-vaccins, le virus ayant fait 5,6 millions d'infectés et 109 000 morts avant l'ouverture de la vaccination pour tous les adultes, la mortalité de cette maladie étant de : 109 000/5 600 000 = 1,94%, lorsque leur vaccin français aurait été prêt (si jamais il le devient un jour), la quasi totalité des français auraient été contaminés. Soit un total d'environ 1 260 000 morts. Soit autant que les populations additionnées de Lyon et Toulouse. Avec gestes barrière et confinements supplémentaires bien sûr. Le chauvinisme qui consiste à attendre toujours plus longtemps aurait amené à une hécatombe. La procrastination et le principe du laisser faire par inaction sont criminels. La Science et la médecine ne sont pas une question d'opinion. Mais d'action efficace.
Et je n'ai pas parlé des séquelles : Pour chaque personne qui décède de la maladie, il faut en compter 6 autres qui nécessitent une hospitalisation, et 48 qui garderont des séquelles graves dont certaines provoquent une invalidité + les morts de causes différentes induites par l'occupation des lits d'hôpitaux par des covidés et anti-vaccins qui empêchent les autres pathologies d'être soignées. Et le vaccin français manquerait aussi de recul. Ces personnes ont l'argument sélectif... Une incohérence totale. Dans une telle pandémie, on utilise des outils de préventions maintenant. Pas d'hypothétiques traitements ou vaccins qui n'existent pas encore, en laissant la population mourir et les gens se contaminer entre eux... Les anti-vaccins préfèrent l'inaction et que la grande faucheuse fasse son travail sur les plus âgés, les plus faibles, et maintenant les enfants. C'est de l'eugénisme crasse de bas niveau. On parle d'une maladie qui a fait plusieurs millions de morts dans le monde, et pire encore, des dizaines de millions d'estropiés à vie. En France pour 147 000 morts on compte le double d’invalides. Seuls les opposants politiques et les gourous séniles ou conspirationnistes en quête de notoriété médiatique contestent la gravité de la pandémie. Une poignée d'irresponsables devant la grande majorité des français. Vous sous-estimez l’épidémie parce qu’elle touche en priorité les plus âgés et les plus faibles. Pour les plus âgés vous trouvez normal que ceux qui vous ont élevés, nourris, éduqués meurent prématurément. C'est votre morale, toute relative... 147 000 morts en général, 28 000 morts en ehpad, il reste 119 000 personnes mortes prématurément, n'ayant pas ou peu de comorbidités ou n'étant pas si âgés que ça...

Le calcul est simple. Vous avez dans la balance le vaccin : Peu de formes sévères, risque mineur de développer une forme légère à modérée ; VS pas de vaccin : Faites vos jeux en fonction de la réaction de votre système immunitaire si vous faites une forme symptomatique. Et en cas de mauvais résultat aux dés (l'image n'est pas exagérée c'est vraiment la roulette russe...) vous aurez quelques modificateurs en bien comme en mal selon vos antécédents, mais si vous êtes malchanceux ce sera l'hospitalisation. Même en étant jeune et sportif, vous pourriez finir intubé en service de réanimation pendant 2 longues semaines. Si vous avez encore moins de chance, vous serez bien KO pendant plusieurs semaines voire mois. Et cette maladie étant vicieuse, vous pourriez tout à fait présenter une symptomatologie plutôt gentille puis connaître les affres d'une forme chronique pendant de très longs mois. Et si vous êtes asymptomatique, vous risquez de devenir une usine à fabriquer des variants, un super contaminateur qui s'ignore et contaminera plusieurs dizaines de personnes avec les risques légaux et professionnels que cela implique. Drôle de gestion des risques...




15) "Les vaccins c’est pour enrichir big pharma"

Alors je sais pas pour vous mais si on regarde "à qui profite le crime", alors on ne peut en déduire qu'une chose : la campagne anti-vaccin est orchestrée ou financée par une majorité de laboratoires pharmaceutiques. Si j'étais patron d'un laboratoire autre que Pfizer ou Moderna, et donc ne disposant pas de la technologie bien protégée par des brevets qui permet de produire des vaccins de synthèse, et si j'étais un salopard, alors je ferais le raisonnement suivant :

  • Dans le cas du covid, les vaccins de synthèse sont 7 à 8 fois plus efficaces que les vaccins classiques à ADN avec un taux d'effets indésirables graves 15 à 20 fois plus faible. Donc à plus ou moins long terme, tous les vaccins classiques que je vends actuellement risquent d'être obsolètes par des vaccins de synthèse que je ne peux pas produire, coup financier très dur pour moi.

  • Vendre un test covid me rapporte plus d'argent que de vendre un vaccin. Je préfère donc vendre des tests.

  • La technologie des vaccins de synthèse est issue de 35 ans de recherches sur des vaccins anti-cancer. Le fait qu'elle fonctionne avec le covid est le signe que ça va bientôt permettre de guérir aussi des cancers. Mauvaise nouvelle pour moi car les chimiothérapies qui durent 10 ou 15 ans sont bien plus profitables qu'un patient guéri.

  • L'hospitalisation à 3000€/jour des patients intubés me rapporte aussi de l'argent.


Conclusion : Il est davantage rentable pour moi de financer une campagne anti-vaccin avec la complicité de quelques clowns. Et je ne dis rien sur le trafic d'embryons humains qui risque de voir s'écrouler un de ses principaux marchés : La culture de vaccins vivants sur tissus humains. J'ai donc en tant que patron ou actionnaire de laboratoire pharmaceutique, 4 bonnes raisons d'être anti-vaccin.




16) "C'est juste une grippette"

La grippe sature-t-elle les hôpitaux tous les ans comme le covid ? Mon oeil.
La grippe :
-En moyenne entre 2015 et 2019, cela représente 9 989 décès par an. (1, 2, 3)
-En moyenne entre 2015 et 2019, cela représente 1 590 entrées en réanimation par an. (1, 2)
-La durée moyenne d’un séjour en réanimation pour la grippe en 2019 était de 11 jours

Covid :
-En moyenne entre 65 000 et 70 000morts/an.
-Sur l'année 2020 le covid a envoyé 30 000 personnes en réanimation. C'est 18,3 fois plus que la grippe.
-La durée moyenne d’un séjour en réanimation est de 15 jours.


Le covid tue donc 6 à 7 fois plus de monde que la grippe saisonnière chaque année, et a envoyé 18,3 fois plus de monde en réanimation que la grippe ne le fait en moyenne chaque année. Ça pique.
Une réanimation de covid c’est l’équivalent de 18 ans 3 mois et 19 jours de grippe saisonnière. Tranquilou bilou. Et à la journée on monte à 26 ans de grippe saisonnière... Non la saturation des réanimations par le covid n’a STRICTEMENT RIEN À VOIR avec la charge occasionnée par la grippe saisonnière chaque année. Rien. Nada. C’est tout. C’est clair, c’est limpide, c’est absolument indiscutable.




17) Dernier point mais sans doute le pire de tous : Le pass vaccinal c’est comme l’étoile jaune.


On peut être pour ou contre le pass vaccinal et argumenter, mais ce genre de comparaison ignoble n'a rien à faire ici.
Laissez-moi vous présenter quelqu’un : Ce monsieur s'appelle Primo Levi.


C'est un juif italien né en 1919, il était chimiste de profession et il est devenu écrivain après la fin de la seconde guerre mondiale. Il est l'auteur d'un livre dont vous avez peut-être entendu parler : "Si c'est un homme". Cette oeuvre raconte le quotidien des juifs et de tous les autres prisonniers des camps de concentration sous le régime nazi. Il y décrit son quotidien de février 1944 à janvier 1945. Si vous aviez la "chance" de ne pas être emmené directement en chambre à gaz, vous disposiez d'en moyenne 3 mois d'espérance de vie dans un camp de travail. Le taux de survie dans ces camps était généralement de 2 à 10%.
Dans son livre Primo Levi relate l'enfer d'Auschwitz, l'absence de nourriture, le froid, la maladie, et le travail exténuant. Là-bas il n'y avait aucun espoir. C’était une bataille de tous les jours pour réussir à s'alimenter, et à vivre jusqu'au lendemain matin. Peu importe que vous soyez un homme, une femme ou un enfant, d’une manière ou d’une autre vous finissiez dans le four comme tous les autres. Il n'y avait pas de pitié ou de miséricorde, pas d'exception ou de traitement spécial. Les prisonniers étaient appelés "Stück" par les Allemands, ce qui signifie "morceau" ou "truc". Ils sont déshumanisés dès le départ. Les nazis prennaient leurs vêtements, leurs objets de valeur et rasaient la tête de tous ceux qui passaient entre leurs mains. Ils n’avaient plus de prénoms, seulement un numéro de matricule tatoué sur l'avant-bras.

Voici un extrait du livre autobiographique de Monsieur Levi : "Kuhn est fou. Est-ce qu'il ne voit pas, dans la couchette voisine, Beppo le Grec, qui a vingt ans, et qui partira après-demain à la chambre à gaz, qui le sait, et qui reste allongé à regarder fixement l'ampoule, sans rien dire et sans plus penser à rien ? Est-ce qu'il ne sait pas, Kuhn, que la prochaine fois ce sera son tour ? Est-ce qu'il ne comprend pas que ce qui a eu lieu aujourd'hui est une abomination qu'aucune prière propitiatoire, aucun pardon, aucune expiation des coupables, rien enfin de ce que l'homme a le pouvoir de faire ne pourra jamais plus réparer ? Si j'étais Dieu, la prière de Kuhn, je la cracherais par terre."

Maintenant laissez-moi vous présenter Jean-Bernard :


Et Micheline :


En 2020, un virus extrêmement contagieux s'est propagé dans le monde entier, provoquant un pic de mortalité et mettant à mal les systèmes hospitaliers. Jean-Bernard et Micheline, comme ils ne sont ni médecins ni infirmiers, n'ont pas eu à être envoyés au front pour sauver d'autres personnes mais ils ont applaudi chaque soir à 21h pour remercier ces héros sans cape. C'était le moins qu'ils puissent faire.
Hier, le même personnel hospitalier a demandé à Micheline et Jean-Bernard de participer à l'effort collectif soit en se faisant vacciner, soit en se faisant tester 48h avant de se rendre dans un lieu public, et ce afin d'éviter de potentiellement infecter d'autres personnes. Aujourd'hui, Micheline et Jean-Bernard défilent dans la rue en portant des étoiles jaunes et se comparent fièrement à des gens comme Primo Levi. Dans la tête de ces deux Français, ne pas pouvoir aller manger un steak-frites dans une brasserie sans apporter la preuve qu'ils sont en bonne santé est comparable au fait de se faire dépouiller de son identité, de son humanité, avant d'être enfermé dans une pièce hermétique et d'être asphyxié avec du cyanure d'hydrogène pendant 30 longues minutes...
Vous avez cru quoi les anti-vaccin ? Que quand on était juif durant la seconde guerre mondiale il suffisait de se convertir au catholicisme pour être tranquille ? Et que les actes de résistance n'étaient punis que d'une amende ? Ces gens là ont risqué leur vie et l'ont trop souvent perdue. Ce n'était pas un jeu bordel ! C'était la guerre ! Comment est-ce que vous avez le culot de vous réclamer de leur combat ??? Comment est-ce que vous arrivez encore à vous regarder dans une glace et vous dire "je suis une bonne personne" ??? Vous croyez que manifester vous met à leur niveau ? Mais arrêtez de rêver ! On donne vous donne le choix de ne pas être vaccinés, et c'est déjà beaucoup. LE CHOIX ! Vous avez LE CHOIX !

Manifester n'est pas interdit dans une démocratie. Mais la diffamation est punissable. Il y a des comparaisons qui ne sont pas inacceptables. N'oublions pas ce qu'ont fait les nazis pendant la seconde guerre mondiale : Des expérimentations cruelles sur des êtres humains qu'ils considéraient comme des sous-hommes...





Conclusion :
Les chiffres concernant la vaccination se trouvent facilement sur internet et sont les produits de personnes compétentes et expertes dans ce domaine. Ne pas les consulter ainsi que toute chaine informative ne vous donnera pas les réponses. Et écouter des pseudos scientifiques en carton ou des anti-vaccins non plus. Par contre tenter de comprendre le fonctionnement de l’immunité et du vaccin oui. La vulgarisation scientifique permet cela.
Le manque de recul sur les vaccins existants est une affabulation. Ils ont été adaptés à partir d'une base préexistante depuis des années. On atteint 5 milliards de personnes ayant eu leur première dose. On n'est plus du tout dans une "expérimentation". C'est aberrant que certains osent encore le dire après un an d'administration, et la meilleure pharmacovigilance au monde. Ceux qui s'opposent à la vaccination nous ramènent un siècle en arrière. Ils n'ont aucune solution viable à proposer, sauf de sacrifier les plus âgés, les plus faibles en temporisant, et maintenant des personnes de plus en plus jeunes puisque les nouveaux variants qui s'établissent en France (dont certains existaient déjà avant la vaccination) s'attaquent aux jeunes adultes et aux enfants. Les adolescents étant porteurs sains généralement de la maladie, infectent leurs parents et toute leur famille. Les anti-vaccins n'ont comme solution qu'une épidémie meurtrière tuant des millions de personnes comme celles que l'on a observées jusqu'au 20ème siècle, avant les vaccins. Épidémies qui ne règlent rien, le virus H1N1 dont fait partie la grippe espagnole existant encore actuellement. Par contre la vaccination quasi totale a éradiqué (du moins dans les pays qui l'ont établie) la poliomyélite, la tuberculose, la coqueluche, le tétanos, et presque la rougeole (si les anti-vaccins n'avaient pas refusé de faire vacciner leurs enfants).
Soyons clair : Je ne mets pas tout le monde dans le même panier. Il y a des personnes qui ont des doutes sincères sur l'efficacité, la sureté ou la pertinence de la vaccination. Et comme les humains ne sont pas des robots, expliquer n'est pas toujours suffisant pour convaincre, c'est normal. D'où l'intérêt d'appuyer ses arguments par des preuves, de croiser les sources, afin d'appréhender au mieux la vérité. Ce qui n'est pas normal, ce sont les personnes qui sont dans un déni de réalité par pure idéologie et/ou dans un caprice d'opposition au pouvoir en place. Je ne juge pas ceux qui font un choix raisonné de ne pas se faire vacciner pour x ou y raisons (allergies, système immunitaire déficient, etc), je juge ceux qui basent ce choix sur une désinformation et des mauvaises raisons, et en plus les partagent voire incitent d'autres crédules à les suivre.
D'une certaine manière l'idée que tout le monde a le droit d'avoir ses propres opinions s'est transformée en l'idée que les opinions de tout le monde sur n'importe quoi sont également valables, et devraient toutes avoir le même poids et la même considération, même lorsque cette opinion est factuellement et objectivement fausse. Avoir une croyance qui n'est pas compatible avec la réalité n'est pas une opinion, ça s'appelle un dogme. Je ne pense pas que les approches erronées des anti-vaccins méritent qu'on leur donne une "chance équitable" parce qu'elles échouent déjà à la vérification des faits. S'il y avait des arguments viables pour votre défense les anti-vaccins, ça se saurait depuis longtemps. Tous vos mensonges sont petit à petits démolis par la réalité.

Votre méthode principale : Chercher la petite bête et l'anomalie statistique. L'arbre qui cache la forêt. Monter en épingle des faits anecdotiques pour inclure des mensonges intersidéraux dans un mille feuilles argumentatif.
Pendant des mois vous nous avez vanté le mérite des pays qui n'appliquaient pas la même politique restrictive que nous et qui ont échoué comme la Suède. On n'en entend plus parler depuis que sa mortalité a représenté entre 4 et 6 fois celle de ses voisins.
Pendant des mois vous nous avez abreuvé de prévisions à la boule de cristal qui se sont révélées être fausses.
Pendant des mois et des mois, vous nous avez bassiné avec des hécatombes de vaccinés et des effets secondaires monstrueux des vaccins qui ne sont jamais apparus.
Pendant des mois vous avez fait l’éloge des pays qui ne vaccinaient pas beaucoup avant de voir que leur mortalité était effrayante.
Pendant des mois vous nous avez fait croire que le vaccin était trop vite conçu, mal testé, que nous étions des cobayes, et ce même après des essais randomisés et des tests sur le plus grand nombre.
Pendant des mois vous nous avez bassiné avec tous les traitements testés sur une dizaine de personnes bien sélectionnées pour qu'elles guérissent et qui se sont révélés être des immenses arnaques.
Pendant des mois vous avez balancés des statistiques brutes sortis de leur contexte, qui en les analysant vous ont donné toujours tort.
Pendant des mois vous nous avez parlé des scandales financiers des firmes pharmaceutiques, en étouffant les scandales anti-vaccins qui ont créé des morts.(1, 2)
Le véritable problème c'est lorsque cette désinformation devient la norme. Aussi rigolos que je puisse vous trouver mes chers amis anti-vaccins, je ne souhaite pas qu’on parle Science comme vous le faites. Je ne veux pas que des gens qui méprisent des pans entiers de la rigueur scientifique soient vu comme des demi-dieux sur instagram et tiktok. Je ne veux pas que des Canard Réfractaire, des Idriss Aberkane, des Didier Raoult, des Dirty Tommy deviennent la référence de jeunes éduqués via les réseaux sociaux. Je ne vois rien de bon à ce que l’on copie les procédés d'ignares arrogants et incultes. Lisez plutôt des livres, des études. Maintenant j'attends vos contre-arguments. Et ils ont intérêt à être bétons, car comme dirait Euclide : "Ce qui est affirmé sans preuves peut être rejeté sans preuves". En attendant que votre "force intérieure" soit avec vous, car vous n'avez rien d'autre pour vous défendre.


21 mai 2022




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