Supposons que vous êtes quelqu’un qui s'intéresse à la Science. Regarder des vidéos de vulgarisation, suivre l'actualité sur Science et Avenir, parler avec vos amis et faire profiter vos découvertes (bonnes ou mauvaises) à des inconnus sur twitter et youtube...
Sauf qu’en matière de Biologie vous ne connaissez pas plus que ce que tout le monde connait déjà. Enfin pour quelqu’un qui a moins de 30 ans. Vous avez bien lu 2-3 revues mais vous avez encore du mal à assimiler tout le jargon du milieu. Et puis les études vous n’aimez pas vraiment ça, c'est en anglais et plutôt chiant à lire. Et en plus si elles ne confirment pas ce que vous pensez déjà, globalement ça vous emmerde aussi très souvent. Les graphiques et les statistiques ce n'est pas non plus votre tasse de thé, il y a beaucoup de chiffres et vous n'aimiez pas beaucoup les mathématiques à l'école. Si on rajoute à tout cela que vous avez du mal à expliquer ce qu'est un ARNm, l'immunité, un anticorps, et que vous avez oublié comment faire le calcul d'un produit en croix, autant dire que votre horizon culturel est très limité... Il ne serait donc pas question de faire trop le malin quand vous dites ou écrivez quelque chose devant un publique.
Déjà vous allez faire quelques recherches rapides sur le sujet en question avant d’en parler, histoire de ne pas dire un truc plus gros que vous et de passer pour un rigolo de kermesse. Ensuite vous éviterez de présenter ce qui n’est que votre simple avis pour une critique, et encore moins pour une analyse. Bien sûr le conditionnel est de rigueur : Ne laissez pas penser chez ceux qui vous regardent ou vous écoutent que votre opinion est plus légitime que la leur. Vous êtes allé à l'école mais de toute évidence vous n’en êtes pas ressorti instruit. Votre panthéon de chercheurs se compose essentiellement de Didier Raoult, Luc Montagnier, Idriss Aberkane... Et votre liste noire fait peur aussi : K.Kariko, F.Jacob, et plein d’autres encore que vous n’osez avouer.
Bon et évidemment on n’insulte pas de mouton ou de golem, que ce soit les vaccinés ou les chercheurs qui vous contredisent. C’est malpoli et du reste vous n’êtes tout simplement pas en mesure de donner des leçons à qui que ce soit. Ainsi avec ce minimum de bienséance, absolument personne ne vous reprochera d'avoir votre avis dans votre coin. Vous ne faites de mal à personne et vous plairez même à des gens qui vous ressemblent. Ce n’est pas magnifique ça ?
Sauf que le bon sens a dû passer de travers chez les militants anti-vaccins, qu'ils soient de droite ou de gauche. Ils ont en effet décidé de faire tout le contraire de ce que je viens d’écrire. Alors forcément ils cumulent les vices en étant à la fois prétentieux, malpolis, susceptibles, condescendants, incultes, de mauvaise foi, pratiquant les sophismes et avec un humour pour le moins merdique.
Le virus tue. Il a tué la Science, la logique, la médecine basée sur les preuves, le bon sens... Et le bon sens ?! Il est où le bon sens !! Ce que j’ai durement appris ces dernières années (en fait depuis que je suis devenu actif sur les réseaux sociaux), c’est que le militantisme en général est une cuve incroyable de n’importe quoi. Une sorte de gouffre intellectuel sans fin, où la vérité n’intéresse absolument personne. Depuis le début de la pandémie je me bats contre les mensonges, les rumeurs, les idées reçues qui arrivent par paquet de mille... Pour citer Richard sur Terre : "Nous vivons dans un monde où la Science est devenue une opinion. Nous vivons dans un monde où la vérité est noyée dans une masse de désinformation permanente. Les gourous idéologues « influencent » les masses pour les amener là où ils veulent. Les moyens ? Aucune importance. Il faut pousser la propagande aussi loin qu’on peut. Coûte que coûte."
Je ne suis pas suivi par des milliers de followers sur les réseaux sociaux, je ne suis pas écoutés par des millions de personnes sur youtube, alors à mon modeste niveau j'essaye de faire bouger les choses, d'informer, de contre-balancer avec les idéologies qui pullulent comme des lapins de garenne dans les pyrénées. Le combat est difficile car la seule chose que je peux faire c'est écrire cet article, en espérant qu'un maximum de personnes le liront.
On va traiter plusieurs cas : Qu’est-ce que l’immunité, comment l’acquérir, comment fonctionne les vaccins, d’où vient l’ARNm, sans oublier de débunker la plupart des conneries anti-vaccins. C’est l’occasion parfaite de réfléchir avec sa tête plutôt que de parler avec le coeur.
1) On va poser les bases pour le reste de la lecture : Le fonctionnement du système immunitaire et son lien avec la vaccination.
Comme vous le savez, pour assurer sa défense contre un agent étranger, le système immunitaire dispose de 2 types d’immunités : L’immunité innée, celle dont nous disposons dès la naissance, et l’immunité acquise, qu’on appelle aussi immunité adaptative, est celle qu’on pourra acquérir qu’après contact avec un agent étranger.
La peau et les muqueuses constituent la première ligne de défense contre les infections, mais il arrive que des corps étrangers parviennent à nous infecter via le biais d’une lésion, d’une brûlure, via les voies respiratoires... Quand c’est le cas il existe une catégorie de cellule qu’on appelle les leucocytes qui sont capables de détecter ces agents étrangers. Interviennent alors 3 sous-catégories qu’on appelle respectivement les mastocytes, les cellules dendritiques, et les macrophages. Ces cellules vont identifier l’agent étranger par des motifs antigéniques, qui après identification va conduire à la réaction inflammatoire. La cellule sentinelle en contact avec l’antigène, dans le cas des mastocytes va alors sécréter des médiateurs chimiques qu’on appelle les histamines qui vont servir de signaux d’alerte pour l’ensemble du système immunitaire. Mais ce ne sont pas les seuls médiateurs chimiques. Les cytokines par exemple sont capables d’attirer d’autres cellules lutteuses comme les macrophages, qui vont phagocyter le microorganisme étranger, c’est-à-dire qu’en 4 phases ils vont neutraliser activement l’agent étranger. Adhésion, Ingestion, digestion, et expulsion.
C’est la première réponse immunitaire. Celle qu’on appelle l’immunité innée. Elle est active immédiatement en cas d’infection par un microorganisme étranger, elle est non spécifiée c’est à dire indépendante des agents étrangers et provoque une réponse immunitaire comparable à chaque exposition avec un même agent.
Dans la deuxième réponse immunitaire c’est une autre catégorie de globules blancs qui interviennent : Les lymphocytes. Cette réponse est plus longue à mettre en place, et elle est spécifiquement dirigée contre l’antigène. Pour actionner cette réponse immunitaire adaptative, il faut d’abord repérer l’agent étranger et en isoler un antigène. Il s’agit généralement d’un fragment de protéine. Ce sont les cellules dendritiques dont on a parlé plus haut qui assurent ce rôle. L’antigène est ensuite présenté à une autre catégorie de cellules qu’on appelle des lymphocytes T. Chez les vertébrés vous en avez 2 sous-catégories :
-Les lymphocytes T cytotoxiques qu’on appelle aussi CD8+, qui vont détruire directement les cellules infectées par un virus endocellulaire, comme c’est le cas des coronavirus, on appelle ça l’immunité cellulaire.
-Et vous avez aussi les lymphocytes T auxiliaires ou CD4+, qui vont stimuler une autre catégorie de lymphocytes cette fois les lymphocytes B, pour produire une grande quantité d’anticorps.
Parlons-en des lymphocytes B, parce qu’elles ont un rôle totalement différent des lymphocytes T. Ces cellules une fois l’antigène identifié vont alors se transformer en plasmocytes qui vont sécréter des anticorps spécifiques pour la destruction de l’antigène. C’est ce qu’on appelle l’immunité humorale, et qui se concentre surtout sur les microorganismes extracellulaires comme les bactéries.
Mais il faut également savoir qu’une fois un antigène identifié, une partie des lymphocytes sécrétées par la rate ou les ganglions seront stockés dans la moelle osseuse sous forme de cellules mémoires, c’est la fameuse mémoire immunitaire. Mais la durée de la mémoire immunitaire n’est pas figée dans le temps. La durée de la maturation des cellules mémoires dans la moelle osseuse est de 4 à 6 mois, et je pense que vous commencez à comprendre où je veux en venir. Ce qui est important à retenir c’est que lors du 1er contact avec un antigène, le temps nécessaire à la production d’anticorps est de 2 à 3 semaines. L’immunité adaptative est également spécifique aux antigènes de l’agent étranger.
La réalité est que l'immunité à la plupart des infections décroit au fur et à mesure des mois et des années suivant la réinfection :
Voici un extrait de l'article de NRI (nature reviews immunology) expliquant le concept.
Il y a 3 notions importantes à retenir quand on parle de mémoire immunitaire : L'immunité complète, l'immunité partielle, et la susceptibilité.
Une infection durant l'immunité complète empêche l'infection et la rend asymptomatique. Une infection durant l'immunité partielle la rend faiblement symptomatique. Une infection après le retour de la susceptibilité complète donne place à tous les risques de l'infection, comme si l'immunité n'existait pas.
On sait également que plus les symptômes de l'infection sont faibles, plus rapide est la décroissance de l'immunité. Dans le cas du virus SARS-COV2 on estime de la part des cas cliniques, qu’après environ 4 mois (depuis le variant Omicron) les malades sont de retour à une immunité partielle et après 8-12 mois, susceptibilité complète.
Un vaccin permet de prolonger cette immunité. En effet, après chaque rappel la protection immunitaire est de plus en plus longue (c'est la raison pour laquelle vous avez des vaccins de rappels durant les vaccinations des enfants ou les 3 immunisations contre l'Hépatite B sont donnés à un intervalle de 2 et ensuite 7 mois). La mutation du virus change la rapidité de décroissance de l'immunité et donc le besoin des vaccins, mais on ne sait pas pour le moment à quel point.
Pour gagner du temps je vous montre ci-dessous un schéma récapitulatif de l’immunité cellulaire, et de l’immunité humorale :
Grosso modo c’est comme ça que fonctionne le système immunitaire du corps humain. Maintenant pour acquérir cette mémoire immunitaire vous avez 2 solutions : L’immunité naturelle et l’immunité artificielle.
-L’immunité artificielle c’est le vaccin, c’est-à-dire d’introduire dans le corps un fragment de l’agent étranger mais de manière inoffensive et contrôlée, pour éviter les conséquences liées à une infection naturelle.
-L’immunité naturelle c’est l’infection par le microorganisme à son état initial. Pas besoin de détailler ici.
Je vous montre un schéma qui résume toutes les réactions immunitaires dans le corps humain (1, 2) :
Les anti-vaccins râlent parce que faut se faire vacciner plusieurs fois c’est chiant ça sert à rien, mais j’ai envie de vous dire que c’est comme ça que fonctionne le système immunitaire. Surtout que cet argument en lui-même est faux. Pour comprendre ce qui va suivre il faut d’abord avoir une bonne connaissance du système immunitaire et de son fonctionnement, c’est pour ça que je vous en parle directement au début. Le but d’un vaccin n’est pas de combattre le virus, mais de stimuler la mémoire immunitaire pour que le corps soit capable de se défendre tout seul.
Non on ne se fait pas vacciner plusieurs fois. Et non ce n’est pas une preuve de l’inefficacité. La plupart des vaccins fonctionnent sur le même schéma :
C’est-à-dire qu’on commence par une dose initiale qui présente le microbe ou une partie significative du microbe à notre corps. Ainsi le système immunitaire prend connaissance de la menace.
On représente à un intervalle assez court la menace potentielle et la mémoire immunitaire commence à se fixer. De cette façon le système immunitaire est prêt à reconnaître le vrai corps étranger bien plus vite. La maladie est donc plus faible et plus courte. La plupart du temps on reste asymptomatique.
Mais comme je vous l’ai dit la mémoire immunitaire est volatile : il faut donc des doses de rappel régulières pour qu'elle ne disparaisse pas.
Cette régularité des rappels n'est pas du tout un constat d'inefficacité. La troisième dose est une dose qui fixe la mémoire immunitaire. D’où le terme : dose de rappel.
Beaucoup de vaccins fonctionnent comme cela :
-Deux doses rapprochées pour fonder la mémoire immunitaire.
-Et des rappels plus éloignés pour la maintenir.
Si vous voulez une analogie c’est comme pour votre système d’exploitation : Vous l’avez installé c’est bien votre machine fonctionne, mais si vous voulez éviter de vous retrouver avec un système obsolète qui fasse buguer votre ordinateur, votre windows il faudra le mettre à jour, régulièrement. Comme pour votre voiture, vous l’avez acheté c’est bien mais il faut éviter que le réservoir de carburant tombe à 0, sinon elle n'avance plus. Les anti-vaccins vous font croire que ce mode de fonctionnement est le signe d'un échec. Mais les études sur des cas réels et le variant Omicron montrent que cette troisième dose en tant que rappel est efficace : Déclaration de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale le 9 décembre dernier :
"Une troisième dose de vaccin (dose de rappel ou ‘booster’) est privilégiée par les autorités sanitaires de nombreux pays pour compléter le schéma vaccinal des individus, et lutter contre la reprise épidémique. Des données solides concernant l’efficacité de cette mesure sont désormais disponibles. Ainsi une large étude a été publiée le 8 décembre 2021 dans le New England Journal of Medicine portant sur plus de 850 000 personnes âgées de plus de 50 ans en Israël. La grande majorité (760 000 d’entre elles) avait reçu une troisième dose au moins cinq mois après leur deuxième dose. Les chercheurs se sont intéressés à l’efficacité de cette dose de rappel sur le risque de mortalité. Ils montrent que cette efficacité est de 90 % pour prévenir la mortalité liée au variant delta (65 décès dans le groupe ayant reçu la 3e dose vs 137 dans le groupe ne l’ayant pas reçu). Les facteurs de risque de mortalité étaient toujours l’âge ou le fait d’être atteint d’une pathologie affectant la réponse immunitaire. Ces données viennent confirmer que la dose booster renforce la qualité et l’intensité de la réponse immunitaire. Face à l’émergence du variant omicron, la question de l’échappement immunitaire et de l’efficacité des vaccins disponibles s’est aussi très rapidement posée. Les premières données transmises par les laboratoires et issues de préprints, qui sont donc très préliminaires, suggèrent que les vaccins dont nous disposons seraient moins efficaces contre ce variant. Une perte du pouvoir neutralisant des anticorps induits par la vaccination est constatée face à omicron. Toutefois, la troisième dose de vaccin permettrait aux anticorps de regagner une capacité de neutralisation du virus plus importante. A long terme, adapter les vaccins au variant omicron est une stratégie envisagée"
"Oui mais j'ai déjà été infecté par le virus, je dois quand même me faire vacciner ?" Après une infection par le coronavirus, 95% des sujets produisent des anticorps circulants (IgG et IgM) spécifiques du virus, avec des propriétés neutralisantes. Ces anticorps reconnaissent une grande variété de protéines virales, en particulier la protéine S (Spike) qui permet au virus de se fixer sur nos cellules par l’intermédiaire du récepteur ACE (spike c’est la clef et le récepteur ACE la serrure). Mais notre SI produit également des anticorps contre d’autres structures du virus qui jouent probablement un rôle moins important dans l’infection par le virus : Anticorps dirigés contre la protéine Nucléocapside, contre la protéine Matrice, et contre diverses autres protéines virales accessoires.
Si vous faites une infection avec la souche virale originale, il est vrai que vous produirez des anticorps contre les structures du virus original qui seront efficaces contre ce virus et vous serez donc protégé. Le problème est qu’au fil du temps, le virus (comme tous les virus ARN) mute et qu'on recence actuellement plus de 4000 variants du SARS COV 2 identifiés à travers le monde.
Le niveau de protection des anticorps présents dans le sang après une infection par la souche initiale ne protège pas totalement contre les infections par une autre souche. Il est par exemple établi que le variant sud-africain est moins efficacement neutralisé par les anticorps des patients atteints par la souche initiale du virus.
Faut-il donc se faire vacciner après une infection ? La réponse est oui ! Les anticorps produits après une vaccination par les vaccins Pfizer ou Moderna entrainent une réponse immunitaire plus large que celle secondaire à l’infection. Par ailleurs la "quantité" d’anticorps produits après la vaccination est plus élevée qu’après une infection, et ont donc une meilleure efficacité pour neutraliser les variants (alpha, omicron, brésilien, delta...). De plus la vaccination par les vaccins ARN déclenche la production d’anticorps spécifiquement dirigés contre la protéine "spike" qui est la clef du virus pour pénétrer dans nos cellules.
2) Maintenant on va traiter l’argument : "Le vaccin a été développé trop vite".
C'est évidemment faux, ce vaccin n'a pas été bricolé sur un coin de table en une semaine. Il repose sur une découverte du mécanisme de l'ARNm par 2 scientifiques français de l’institut pasteur en 1961, François Jacob et Jacques Monod, qu’ils ont présentés dans un article scientifique intitulé : "Mécanismes de régulation génétique dans la synthèse des protéines".
En 2005, Katalin Kariko, une scientifique hongroise, a mis au point une technique de stabilisation de cette ARN.
En 2008, surviennent les résultats du premier essai clinique de vaccination de phase I/II avec injection directe d'ARNm.
Et enfin, en 2015, plusieurs dizaines d’équipes dans le monde ont mis au point une technique d'empaquetage de cette ARN pour qu'il puisse pénétrer dans la cellule afin de produire la protéine qu'il est chargé de véhiculer. La technique était prête, il a "juste" fallu déterminer la bonne protéine pour avoir l'effet protecteur recherché contre ce virus. Pour simplifier : l'arme était prête depuis au moins 5 ans, il fallait juste trouver la bonne munition. Je simplifie puisque ce type de vecteur était déjà utilisé chez l'animal depuis les années 80.
On a quand même pas mal de recul, sur de petits échantillons certes, mais sur plus de 50 ans de recherche.
3) "On ne sait pas de quoi sont faits les vaccins"
Si on sait. L'ensemble des procédés de fabrication est connu depuis bien longtemps puisqu'il s'agit d'une technique qui date du siècle dernier. Les vaccins à ARNm sont principalement composés de 3 "groupes":
-L'ARNm
-L'enveloppe lipidique
-Et la solution où baigne tout ce mélange
La solution, pour respecter l'osmolarité du sang, c'est du sel, des glucides, et des lipides. L'enveloppe lipidique c’est du gras, un peu comme sont composés en grande majorité les membranes des cellules. L'ARNm est utilisé naturellement par le corps des milliards de fois par jour, et très rapidement metabolisé car nous avons des RNases partout. Il n'y a aucune raison que ça pose problème.
Sauf que le virus, c'est l'ARN entier qu'il injecte dans les cellules, et on se retrouve rapidement avec des milliards et des milliards de copies d'ARN virale dans le corps. De l’ordre de 10^11 copies.
Donc l'ARNm correspondant à une protéine du vaccin ça fait peur, mais l'ARN du virus ENTIER ça ne fait pas peur ? Avouez quand même que c’est étrange. 30µg d'ARNm tout au plus dans un vaccin ça fait peur, mais environ 100µg d’ARN viral là c'est OK ? D’accord.
Le dernier argument que j'ai vu contre le vaccin à ARNm c'est la peur de la protéine Spike. Mais c’est la même comparaison que je viens de faire, produire des protéines spikes qui vont se fixer en surface des cellules musculaires au niveau du point d'injection ça fait peur, mais un virus qui en produit des centaines de milliers en libre circulation dans tout le corps c'est OK ? Je suis pas spécialiste donc c'est à confirmer avec ceux qui s'y connaisse. Mais je pense qu'avec ça il devient absurde de s'inquiéter d'une injection d'ARNm quand on sait qu'on finira irrémédiablement par être infecté et que l'infection par le virus est bien plus risquée.
"Oui mais le Pr. Luc Montagnier a dit que la vaccin est un assemblage de molécules capable d'être un poison"
Et moi je peux dire qu'il fait très beau quand il pleut des cordes, ça ne deviendra pas subitement vrai par la magie de la rhétorique. En Science quand on affirme une chose il faut avancer des preuves, et ce peu importe qui on est, ou ce qu'on a pu accomplir par le passé. Ce n'est pas la première fois qu'il sort des fake news sans preuves. Luc Montagnier n’a jamais admis d’avoir été mis à la retraite, et il a essayé tout et n’importe quoi pour exister en tant que scientifique actif. Il y a déjà plusieurs années que Montagnier a perdu ses facultés. J'ai du respect pour celui qu'il a été, beaucoup moins pour celui qu'il est devenu. C'est à dire un scientifique très controversé par ses publications sur la mémoire de l’eau, et entre autre la détection de la maladie de Lyme par la signature électromagnétique de l’eau. Il est controversé non pas par les laboratoires, mais par ses pairs, la communauté scientifique dans sa très grande majorité. Ses conclusions ne convainc plus grand monde, et ses publications ne sont pas reproductibles.
"Oui mais tout de même il a obtenu un prix Nobel pour sa découverte du VIH"
Certes. Mais le prix Nobel récompense des travaux précis, pas une personne. On nous parle de Luc Montagnier et beaucoup moins de Françoise Barré Senoussi, qui ont eu tous les deux le prix Nobel à juste titre pour la découverte du virus du VIH. Mais comme le directeur de l'équipe à l'époque était le Pr. Montagnier, celui-ci s'est attribué la découverte. Madame F.B Senoussi a choisi la discrétion et la modestie, valeur des grands. Lui a choisi l'enflure, valeur des petits. D'ailleurs cela s'est vite constaté avec ses théories complètements farfelues et jamais démontrées (et ça vaut son pesan d'or):
-Proposer de soigner la maladie de Parkinson avec de la papaye fermentée.
-Traiter l'autisme avec des antibiotiques.
Bordel...
4) "C'est une thérapie génique, il modifie notre ADN !"
Je ne suis pas spécialiste en biologie moléculaire mais le peu que je connais me permet de comprendre les mécanismes d'action de ce vaccin, et surtout d'appréhender ce qu'il n'est pas.
Je trouve d'ailleurs inadmissible de mélanger ARNm et ADN. Quelle est alors votre position sur l'ADNc, le tARN, le rARN, le snARN, le miARN, le siARN, j'en passe et bien d'autres ? Non la Science n'est pas une élucubration d'un jour. La distinction entre les 2 relèvent de la biologie élémentaire. Erreur grossière d'autant plus impardonnable dans la bouche de généticiens et médecins qui devraient être ferrés à glace sur la question. Pour l'appliquer au domaine de la construction, c'est comme si un professionnel du bâtiment vous affirmait qu'en changeant 2 carreaux de carrelage dans votre salle de bain, vous allez faire croître la surface de votre pièce de 250%. Vous vous moqueriez probablement de lui et vous auriez raison.
Un vaccin à ARNm n'est PAS une thérapie génique ! Il faudrait au moins que ce soit de l'ADN pour qu'il y ait risque de thérapie génique. Voir les détails de fonctionnement du vaccin à ARN messager ici (1, 2, 3)
Affirmer qu'il s'incorpore au génome, c'est renier des décennies de découvertes scientifiques... (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9)
En aucun cas l'ARNm du vaccin ne pourra s'intégrer à votre génome. Il faudrait pour cela une enzyme spécifique : La transcriptase inverse. Enzyme qui permet de fabriquer de l’ADN à partir d’ARN. Cette enzyme n’existe pas chez l’homme. Les rétrovirus en disposent, mais la séquence d’ARN des vaccins ne permet pas son action.
Mais un anti-vaccin ne croira jamais la science. Jusqu'au bout, quitte à se suicider par son refus de voir la réalité.
J’aimerai donc que les anti-vaccins expliquent enfin, sans détours, par que(s) mécanisme(s) biologique(s) l’ARNm du vaccin conduirait à modifier notre génome. A vos plumes camarades !
5) "Le vaccin n’est pas prêt, on a pas assez de recul, c'est un produit expérimental, il est en phase 3"
C’est marrant mais la personne qui sort cet argument est pratiquement toujours incapable de vous décrire les différentes phases. Et encore moins de préciser de combien de temps devrait être ce recul. Alors non ce n'est pas un produit expérimental ou un prototype. Car un prototype correspond à la phase qui précède la phase une, il n’y a pas d'essai humain avant celle-ci.
Et deuxièmement, tous les médicaments sont commercialisés en phase 3 par définition, car la dernière phase survient après la commercialisation pour "affiner" son utilisation auprès des patients qui n'avaient pas d'indication particulière à la prendre. Quant à la pharmacovigilance, elle débute dès la phase une.
Alors oui, on n'a pas 10 ans de recul en conditions réelles. Mais spoiler : Aucun vaccin n'attend 10 ans en conditions réelles pour être proposé au public. Il n’y a rien de dangereux qui peut survenir x années après l'injection, on parle d'un vaccin là...
Les phases de test se sont terminées en novembre 2020. C'est le laboratoire qui fixe la fin des tests. A charge aux autorités de supervision et de contrôle de vérifier si cela est suffisant. Le maintien de cette date est surtout pour voir les impacts sur l'efficacité dans le temps, et les autorités définiront un calendrier vaccinal. En médecine on considère que les effets secondaires des vaccins apparaissent dans les premières semaines, voire les premiers mois. 7 mois après il n’y a plus rien qui va apparaître. Les effets secondaires sont étudiés sur 2/3 mois car ils n'apparaissent pas plus tard. Après 2 mois s'il n'y a pas de séquelles qui elles engendreront des effets à long terme, c'est terminé. Ce n'est pas en répétant très fort quelque chose de faux que ça devient vrai. Les objections contre ce vaccin relèvent de l'incantatoire et de la désinformation, et non de faits objectifs (soit dit en passant, cela est le cas pour la plupart des vaccins. Les antivaccins sont incantatoires et désinformant, mais bon...)
La rapidité dans sa création et sa mise en œuvre :
Les vaccins prennent du temps, c'est une réalité. Il faut en général plusieurs années. Il parait donc surprenant qu'on produise un vaccin seulement 1 an après le début de la pandémie. Mais si on se penche un peu sur la question, passé ce constat, on s'aperçoit que cela n'est pas toujours vrai. Et que parfois plusieurs années sont plus mauvaise signe qu'on le pense.
Faisons une analogie : 2 maçons construisent une maison en 1 an. Combien mettraient 10 maçons pour en construire une ? Beaucoup moins. Et bien c'est cela qu'il faut voir avec ces vaccins : Ils ont bénéficié d'éléments que d'autres n'ont pas eu.
Premièrement, une énorme collaboration internationale. Là où auparavant les laboratoires travaillaient dans leur coin, ils ont ici collaboré, s'échangeant les informations, partageant les avancées.
Deuxièmement, la proximité du Sars-Cov-2 et Sars-Cov-1. Ce dernier avait déjà des tests phase 1 réalisés, mais la maladie s'étant arrêtée, il n'y avait pas eu de suite. Il a été facile aux laboratoires de reprendre les recherches.
Troisièmement, il y a eu des changements dans la mise en oeuvre. Un vaccin ce sont 3 ou 4 phases :
-Vérifier la toxicité (essai sur un petit panel de patient)
-Estimer la posologie (tests sur un panel plus large)
-Tester à grande échelle (sur 10 000 patients).
Dans les cas normaux, les laboratoires font chaque phase les unes après les autres. Ici ils ont envoyé les protocoles des 3 phases aux autorités sanitaires. Et ils ont ensuite effectué les 3 phases de tests en parallèles, tout en menant en même temps les phases de production en prévision.
Les anti-vaccins ne lisent pas les documents qu'ils citent. Par exemple, pour une étude de la tolérabilité globale du vaccin Pfizer quand les doses sont issues de plusieurs lots de production . C'est un nouveau problème issu de la vaccination de masse avec de nombreux lieux de production (quand les brevets auront été levés ou quand d'autres laboratoires ont acheté une licence).
Mais pour cet essai, on a recruté des volontaires sains :
Certains arguent qu’une Autorisation de mise sur le marché "conditionnelle" supposée diffère des Autorisations de mise sur le marché standard. Une Autorisation de mise sur le marché conditionnelle précise les contre-indications connues dès la phase 3 de test. Ainsi :
-Pfizer est contre-indiqué pour les patients susceptibles d'allergies sévères.
-Astra Zeneca est contre-indiqué pour les patients ayant une circulation veineuse difficile.
Les anti-vaccins veulent y voir une Autorisation de mise sur le marché au rabais ou à la va-vite, mais tous les essais de phase 1 à 3 ont été réalisés avant homologation. Il n'existe aucun doute là-dessus, sauf peut-être pour le vaccin Spoutnik V.
En Israël, la situation est très différente. Il ne s'agit pas de statut "expérimental en vraie grandeur" contrairement à ce que certains affirment, mais d'échange de la priorité de fourniture de vaccins contre le partage de la plupart des données concernant les patients avec l'industrie pharmaceutique. Les premières années d'administration des nouveaux produits pharmaceutiques est traditionnellement nommée "Phase 4" par les laboratoires du fait de la surveillance plus intense en pharmacovigilance.
Cette dernière phase est toujours en cours, comme pour tout nouveau médicament. Cependant les études ont toutefois fourni assez de résultats pour que les autorités autorisent l'utilisation du vaccin. En fait, des études scientifiques indépendantes réalisées dans les règles de l'art prouvant l'efficacité de la vaccination, il y en a des pelletées (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7)
A titre expérimental, cela sous-entendrait qu'on n'est sûr de rien avec des vaccins en cours de distribution. Ce qui est faux, quand bien même les tests à large échelle de début d'année 2021 ont été faits sur le grand public (la population d'Israël par exemple, ou les Russes pour le Spoutnik).
Au 25 mars 2021, l'AstraZeneca avait été distribué à 17 millions de personnes, avec un retour de 30 tromboses. Le Pfizer, lui, avait été distribué à plus de 300 millions de personne avec une réponse allergique pour 1 personne sur 100 000 (rares cas graves) et 2% d'effets secondaires bénins, comme la migraine et les courbatures qui disparaissent en général en 2 jours.
On n'aurait jamais eu toutes ses informations si on était encore en phase expérimental. Ce qui peut donner cette impression vient en partie de la couverture médiatique très rarement objective, en recherche de coups médiatiques permanents, et des messages contradictoires des institutions et des gouvernements devant la moindre annonce d'effets secondaires.
Les tests continuent pour évaluer l'efficacité à long terme sur les variants et les effets secondaires, mais théoriquement les essais cliniques sont terminés depuis longtemps. Chez le Dr Raoult il n’y a certes pas eu d’essais randomisés, mais chez les scientifiques sérieux, il y en a eu : "À ce jour, le comité de surveillance des données (Data Monitoring Committee) de l’étude n’a signalé aucun problème de sécurité grave lié au vaccin. L’examen des données de réactogénicité en ouvert issues de l’analyse finale, issues d’un sous-groupe randomisé d’au moins 8 000 participants âgés de 18 ans et plus de l’étude de Phase 2/3, montre que le vaccin a été bien toléré, les effets indésirables les plus souvent rapportés se résolvant peu de temps après la vaccination. Les seuls effets indésirables de grade 3 (sévères) rapportés dont la fréquence atteignait ou dépassait 2 % après la première ou la deuxième dose étaient la fatigue (3,8 %), et les céphalées (2,0 %) après la 2e dose. Dans la lignée des résultats dévoilés précédemment, les adultes âgés avaient tendance à déclarer des effets indésirables rapportés plus légers et en moins grand nombre après la vaccination."
Pour la troisième dose aussi : "Il s’agit des résultats préliminaires du premier essai contrôlé et randomisé mené par la firme sur les rappels de son vaccin. Concrètement, il s’agit d’une phase de l’étude où les participants ont été divisés en deux groupes : l’un a reçu le troisième rappel, l’autre, a reçu le placebo.
Au total, 10 000 personnes ont participé à l’essai. Il s’agissait de personnes ayant reçu deux doses de Pfizer. Le temps médian entre l’administration de la deuxième et de la troisième dose était d’environ 11 mois, avec un suivi médian de deux mois et demi."
Quant à la caution scientifique que les anti-vaccins ne trouvent nulle part, à force de chercher chez les conspirateurs et sur Youtube : "Le New England Journal of Medicine a publié le 8 décembre 2020 l’étude de phase 3 du vaccin BNT162b2 contre la Covid-19."
Pfizer, BioNTech et Moderna auront été les plus rapides pour annoncer des premiers résultats encourageants pour leurs vaccins contre le virus dans une avalanche de communiqués de presse en novembre.
C'est donc vraiment à croire que les anti vaccins ne connaissent pas Google... Vous êtes-vous déjà posé la question des effets indésirables en mangeant votre MacDo, en imposant à votre copine de prendre la pilule, ou en fumant votre paquet de cigarettes ? Vous l'êtes-vous posée quand il s'agissait du vaccin contre le tétanos ? Vous la poserez-vous le jour où il s'agira du vaccin contre le cancer ? Ou vous conforterez-vous dans vos doutes au point de refuser de sauver de nouvelles vies, au risque absolument minime de compliquer la votre ? Nous ne sommes plus au 20ème siècle. Les sciences et les technologies (en particulier les nano technologies) progressent à pas de géants. On sait maintenant séquencer très rapidement un virus et on sait fabriquer artificiellement en grande quantité des brins d'ARNm échappant à la surveillance du système immunitaire pour être acheminés intacts au coeur de cellules et y faire leur oeuvre salvatrice. Merci la Science, merci à Mme Kariko et à l'Institut Pasteur.
6) Les effets secondaires
Oui on peut avoir des effets secondaires suite à l’injection. Mais la plupart sont bénins et ne présentent aucuns risques :
Et ce serait oublier que le risque d'avoir une réaction allergène existe pour absolument toutes les prises de médicaments. Le système immunitaire n’est jamais au repos. Si ça se trouve vous prenez un médicament régulièrement, et si vous regardez la notice, vous verrez un effet secondaire très grave, considéré comme très rare, et qui ne touche qu'une personne sur 10 000. C'est énormément plus que le vaccin, et pourtant vous ne posez pas la question avant de le prendre.
En fait à chaque fois que votre organisme rencontre une substance nouvelle, et ça vaut aussi quand vous ingérez de la nourriture, ou que vous entrez en contact cutané avec un élément (je pense aux huiles essentielles par exemple), il y a toujours un risque pour que vous fassiez une réaction allergène pouvant vous emmener tout droit à l'hôpital. Cette réaction peut être légère, modérée, grave ou sévère c’est ce qu’on appelle le fameux choc anaphylactique. Mais la bonne nouvelle c’est que ça n’arrivera que quelques minutes seulement après la piqure, quand vous êtes toujours au centre de vaccination entourés de pompiers et de médecins. Les soignants vous surveilleront et vous injecteront l'adrénaline nécessaire. On estime qu’une personne sur 100 000 en moyenne présenterait ce type de réaction. Ça peut sembler beaucoup mais on est dans la moyenne normale pour les vaccins. Vous n'allez pas devenir magnétique, vous doter d'un troisième bras, ou capter BFM en continue via de supposées nanopuces 5G qui auraient infestées votre système sanguin. Donc détendez-vous, vous êtes entourés de professionnels, ils ne vous laisseront pas mourir. Et ça c’est seulement dans l’hypothèse où vous êtes vraiment malchanceux. Dans la grande majorité des cas les effets secondaires de ce vaccin sont très classiques pour une injection en intramusculaire et proche de ce qu'on rencontre avec la plupart des vaccins de tout type. Si vous prenez un antalgique de grade 1 avant l'injection puis le jour même et le lendemain, toujours en respectant la posologie, il n'y aura pas de problème majeur.
Ce vaccin a eu un gros avantage quant aux tests : Il y a eu énormément de volontaires. On est donc vraiment averti de la présence d'effets secondaires, ce qui est normal dans le cas d'un vaccin. Un vaccin cela induit une réponse immunitaire, et les effets secondaires existent, souvent bénins.
Le vaccin pfizer a été testé en double aveugle sur 10 000 personnes. Il n'y a eu qu'un seul cas grave, ayant induit à une paralysie temporaire des membres inférieurs. En Angleterre, 2 femmes ont eu des effets secondaires graves, mais elles n'auraient pas dues êtres vaccinées car elles présentaient avant cela des réactions négatives aux vaccins en général.
Dans le cas du vaccin Pfizer, les effets secondaires sont une réaction locale, et dans environ 10% des cas, une forte fièvre.
Les effets négatifs à long terme des vaccins sont très rares. Les infectiologues pourront vous le dire : Les effets graves apparaissent dans les semaines après la vaccination, et non des années après. Les relations entre autisme ou sclérose en plaque n'ont jamais pu être prouvées, bien au contraire dans le cas de l'autisme.
Ah oui : cela ne va pas toucher votre génome aussi.
Si vous voulez plus d'informations, je vous invite à lire ceci.
Autant la crainte des effets secondaires aurait pu être valide au début de la campagne de vaccination, autant elle est risible plus d'un an après des vaccinations sur des personnes à priori faibles puisqu'on a commencé par les personnes âgées. J'attends d'ailleurs toujours les effets secondaires du vaccin H1N1 reçu en 2010, et ceux de Pfizer reçu en juillet 2021. Mon cas n'est pas unique, mais j'ai tendance à croire tout comme les anti-vaccins, qu'un cas particulier comme le mien vaut mieux que tout discourt vague et propice aux rumeurs. C'est un biais psychologique certain et efficace. Mais en tout cas la technologie est connue et on sait qu'il n'y aura pas d'effets secondaires à long terme : Comme le souligne l’agence nationale de la sécurité du médicament, "depuis le début de la vaccination, 103 808 cas d’effets indésirables ont été analysés par les CRPV rapporteurs (Bordeaux, Marseille, Strasbourg et Toulouse). La majorité des effets indésirables sont attendus et non graves. Au total, plus de 110 600 500 injections ont été réalisées au 5 mai 2022."
Cela représente donc 8,87 cas pour 10 000 injections. Soit 0,09% de problèmes. Petite comparaison :
43% de la population infectée. 655 000 covid graves. 147 000 morts, soit 1 cas sur 4 de covid grave. 30% des infectés souffrent des symptômes d'un covid long (42% non vaccinés vs 16% vaccinés 3 doses), soit 5 700 000 personnes.
Vous aviez avant le vaccin 16 à 20 % de chances de mourir en étant admis en soins intensifs. Voilà le tableau. Le vaccin arrive et l'on passe d'un pic de 1400 morts pendant la 1ère vague à 700 le pire jour de la 5ème. 2x moins.
Pour les vaccins :
110 millions d'injections. 100 000 effets secondaires rapportés. Moins de 1 pour 1 000. 78% sont des effets connus et qui disparaissent en quelques jours. 22% sont graves. Soit moins de 25 000. Soit 1 cas grave pour plus de 5 000 injections. Ces cas étant facilement traités.
Il n'y a pas photo.
L'EMA (European Medicines Agency) le précise également très bien :
-"Fin avril 2022, plus de 870 millions de doses de vaccins avaient été administrées à des personnes dans l'UE et l'Espace économique européen (EEE)."
-"Les vaccins COVID-19 autorisés sont sûrs et efficaces. Ils ont été évalués sur des dizaines de milliers de participants à des essais cliniques et ont satisfait aux normes scientifiques de l'EMA en matière de sécurité, d’efficacité et de qualité."
-"La sécurité des vaccins COVID-19 est surveillée et évaluée en permanence."
-"Les mises à jour mensuelles de sécurité donnent un aperçu de l' évaluation de sécurité régulière du PRAC."
-"La grande majorité des effets secondaires connus des vaccins COVID-19 sont légers et de courte durée."
-"Les problèmes de sécurité graves sont extrêmement rares."
A côté de ça il y a environ 20 000 morts d'accidents domestiques par an en France. C’est 100 fois plus que de morts par le vaccin. En fait vous risquez moins avec le vaccin qu'en restant chez vous.
Il y a également plus de 3 400 morts sur la route. Vous risquez 10 fois plus d'être tué dans votre voiture que dans un centre de vaccination.
Attendre d'éventuels effets secondaires dans 1 an, 5 ans, 10 ans ou plus est d'autant plus ridicule que dans les vaccins à ARNm, la molécule se dégrade en quelques minutes voire quelques heures grand maximum. D'où la nécessité de les conserver à basse température.
C'est un peu comme d'attendre des heures auprès d'une bougie armé d’un extincteur, au cas où elle provoquerait un incendie...
Prenez une feuille, un stylo, et vous m'écrivez : "Je ne dois pas répéter bêtement ce que j'ai lu sur Facebook".
"Ok mais combien de fois ô grand seigneur ?" Autant de fois qu'il le faudra...
7) "La maladie n’est pas si dangereuse car elle a un taux de mortalité faible"
Un argument souvent associé à des considérations eugénistes du genre "elle ne tue que les vieux et les faibles", sous-entendu "moi ça va merci, je ne suis ni l'un ni l'autre. Et je n'ai pas de proches qui le sont. Ou leur sort m’indiffère totalement puisque seul mon cas m'importe."
Mais ce n'est même pas le pire argument contre la vaccination que j'ai vu passer. La palme d'or revient à ce monsieur...
Attendez j'essaye autre chose : On recense 1250 accidents de la route depuis le 1er janvier. Si on projette sur 365 jours, on arrive à 3000 morts à la fin de l'année. Soit sensiblement le même nombre que les 2 années précédentes. Mais du coup la ceinture ? Non rien...
Bon terminé la taquinerie, il est temps de démonter minutieusement cet argument, pièce par pièce :
-Confusion majeure entre "dangerosité" et "mortalité".
-Et au-delà de ça, comparer une statistique brute sans contexte qui résulte d'un ensemble de variables, avec une statistique qui résulte d'une variable unique (la pandémie) ça relève de la crétinerie la plus profonde. Et bien sûr sans rapporter ces chiffres à l'échantillon initiale histoire que cette comparaison soit pertinente (on ne voudrait quand même pas faire un travail sérieux). Je... Non rien. Faisons juste un petit exercice : Un garagiste vend 100 voitures. 80 Yaris et 20 Clio. Sur ces 100 voitures, 20 Yaris tombent en panne. 10 Clio aussi. Que dit Benoit Fleury ? "Regardez Yaris est moins fiable que Clio car il y a 2 fois plus de Yaris en panne que de Clio !"
Que dit le scientifique ? 20 Yaris sur 80, c'est un risque de panne de 1/4 soit 25 %. 10 Clio sur 20, c'est un risque de panne de 1/2 soit 50 %. Yaris est donc 2 fois plus fiable que Clio.
Mais il faut avoir une petite connaissance sur les calculs des pourcentages. De CM2, quand même... J'ai fait simple car le complotiste est basique.
-Pour reprendre les chiffres : 66 000 morts (trois raisons principales sont évoquées par l’INED : comme en 2016 l’épidémie de grippe n’a pas engendré de surmortalité en 2020 contrairement aux épidémies particulièrement meurtrières de 2017, 2018 et 2019, il y a eu moins de morts sur la route du fait des confinements et une partie des décès COVID-19 serait probablement intervenue en 2020 du fait des comorbidités) par rapport à la population métropolitaine totale (64,81M selon l'INSEE) ça fait 0,1% de cette population. Le virus avec 147 000 morts sur 29,2M de contaminations ça fait 0,5% de cette population. On peut en déduire donc 2 choses :
a. Vous avez 5 fois plus de chance de mourir du covid que d'une mort "naturelle".
b. A population égale ça fait 326 270 morts du virus, et 66 000 morts "naturelles". Le ratio est frappant. C'est l'équivalent d'une grande métropole en moins. A côté de ça la deuxième guerre mondiale a fait 567 600 morts civils et militaires français pour 41 700 000 habitants : 1,34%. Avec le virus le ratio échantillon sur échantillon s'en rapproche à 0,84%. Et la pandémie n'est pas fini...
-Au delà de ça, pour que ces données soient pertinentes, il faut regarder les morts pour 100 000 habitants car la population change tous les ans. Il faut faire la comparaison par ratio et non pas en chiffres fixes. Et même sans aller jusque là, les statistiques de l'INSEE sont très claires :
*2020, Avril : 65 851 morts
*2020, Mars : 61 898 morts
Ça c'est la première vague. Quand on compare aux morts de l'année précédente sans vague on obtient :
*2019, Avril : 48 069 morts
*2019, Mars : 52 395 morts
10 000 morts de plus ce n'est pas rien tout de même...
Certains seraient tentés d'argumenter : "Oui mais cela n'est pas dû à la pandémie mais au vieillissement de la population !"
Carramba encore raté ! Certes ma comparaison ne permet pas d'établir un lien de cause à effet entre cette augmentation de la mortalité, et la pandémie. Cependant je suis sûr de moi quand j'affirme que cela n'a rien à voir avec le vieillissement de la population. Toujours selon l'INSEE, pendant la première vague du 1er mars au 30 avril 2020 l'excédent de mortalité a atteint 27 300 décès par rapport à 2019 (soit +27%) et 33 000 morts (+16%) pendant la deuxième vague du 1er septembre au 31 décembre. Soit plus de 60 000 morts de plus que sur les mêmes périodes de 2019.
La même tendance à une surmortalité s'est accentuée en début d'année 2021 avec "un nombre de décès supérieur de 14% entre le 1er janvier et le 15 février en France à celui comptabilisé sur la même période de 2020", a annoncé l'INSEE le 26 février selon un article dépêche de l'AFP et comme le montre le graphique ci-dessous :
-Reprenons ma 1ère phrase "Confusion majeure entre "dangerosité" et "mortalité"". En effet on ne mesure pas la gravité d'une maladie à son taux de mortalité qui lui-même est discutable car il dépend d'un grand nombre de paramètres, notamment de la qualité comme de la rapidité des soins disponibles sur place. On mesure la gravité d’une maladie à son retentissement sur la qualité de vie future de la personne. Les infections ne suivent pas une logique binaire du type "la personne meurt" ou "la personne survit". Dans la vraie vie les choses ne fonctionnent pas comme cela, si vous voulez un exemple grandeur nature intéressez-vous aux personnes ayant contractées la poliomyélite. Concernant le coronavirus c'est florès : Atteinte cardiaques, rénales ou pulmonaires, (y compris chez des personnes ayant présenté une forme légère, des troubles de l'humeur, des troubles cognitifs, brouillard cognitif persistant, asthénie chronique, et il s’agit ici uniquement des effets secondaires connus à ce jour). [1, 2, 3]
Les patients ne sont pas morts certes mais pour certains ne récupéreront probablement pas leurs facultés antérieures en cas de séquelle définitive. Ou alors ils connaîtront de longs mois de souffrance. Le préjudice dans tous les cas demeure réel. On estime que 20%, c'est à dire une personne infectée sur 5, présente ce type de covid.
Et même s’il existe effectivement des virus bien plus dangereux pour les individus tels que le virus Ebola, ils sont mortels sur un laps de temps si court qu'ils tueront leurs hôtes avant même d'être en mesure de se disperser trop loin. Donc des virus tels qu'Ebola sont plutôt une menace locale avec très peu de possibilités de contamination à travers le monde et donc de devenir une pandémie. Ajoutez à ça que ce type de virus particulièrement mortels tend à affecter des pays pauvres du "tiers-monde", ce qui signifie que de telles éruptions locales sont la plupart du temps ignorées par les pays riches. Durant la grande panique causée par Ebola aux Etats-Unis, il y a eu un total de 11 personnes infectées, dont 2 décès. Oui seules 2 personnes sont mortes.
Qu'est-ce qui rend alors le covid si dangereux ? Outre les séquelles qu’il grave sur le corps comme on vient de le voir, il fait partie de ce que nous appelons les "nouveaux" virus, car il a infecté le premier humain il y a seulement 2 ans. Les experts pensent que le virus est passé de l'animal à l'humain à un moment donné entre les mois d'octobre et de novembre 2019, à Wuhan en Chine. Cela signifie que personne sur cette Terre n'est immunisé contre le virus. Ajoutons à cela que ce virus est très contagieux et que les personnes à risque peuvent tomber mortellement malades en l'espace de quelques heures. Par ailleurs les personnes infectées en particulier les jeunes, peuvent propager le virus sur une durée pouvant aller jusqu'à 2 semaines avant de présenter le moindre symptôme. Et dans certains cas ils peuvent être totalement asymptomatiques et contaminer sans le savoir des centaines, voire des milliers d'autres personnes.
Le danger réside donc ici dans le fait que nous avons un virus au pouvoir de propagation rapide et qui a le potentiel de submerger et d'écrouler notre système de santé tout entier. Nous pouvons nous retrouver dans une situation où nous n'aurons plus de lits disponibles, un personnel soignant exténué et des malades jonchant les sols des hôpitaux. Les médecins seront dans l'obligation de rationner les lits de réanimation et les respirateurs disponibles, ce qui signifie décider de qui vit et qui meurt.
C'est exactement la situation vécue en Italie et en Espagne en 2020. Et 2 ans plus tard, le CHU de Bordeaux...
Désolé Benoit, mais la Science ce n'est pas dire des choses aléatoires.
8) Le variant Omicron est-il la conséquence d'une population sous-vaccinée ?
Les virus mutent. Ce n'est pas une nouveauté. Un variant ça se crée quand un virus circule. Ce n'est pas plus compliqué que ça. Ce qui est neuf, c'est un variant prédominant avec un taux de circulation plus important, c’est le fameux R0. Malheureusement il y a des personnes qui ne peuvent pas se faire vacciner, et le vaccin n'offre pas une protection de 100%. Laisser le virus circuler c'est presque assurer que ces personnes finiront par être contaminée un jour ou l'autre. Avec les conséquences que cela implique : Plus un virus se reproduit au sein d'hôtes, plus il va y avoir de mutations. Le laisser circuler au sein d'une large population non-vaccinée qui reste au contact d'une population vaccinée, c'est laisser le champ libre à la sélection naturelle pour faire son oeuvre : Si un mutant apparaît qui échappe à l'immunisation par le vaccin, il va se répandre et on aura plus qu'à tout recommencer. J'exagère à peine : Où les derniers variants ont-ils émergé ? Delta : L’Inde. Omicron : L’Afrique du Sud. C’est-à-dire des pays faiblement vaccinés.
Le seul moyen d'éviter ça, c'est d'empêcher le virus de muter. Beaucoup de rumeurs les plus folles courent dans certaines parties d'Afrique. C'est toujours le même problème, la désinformation. Et tant qu'on n'agira pas fermement en informant les gens le problème continuera. C’est la conséquence d’un virus qui circule à haut niveau, et donc la probabilité qu’il mute est élevée. La sous-vaccination est l’une des causes. Il s'agit de l’éternelle question des anti-vaccins qui veulent à tout prix que la réalité se plie à leurs croyances. Cela a été déjà traité maintes et maintes fois. Mais le principe de l'anti-vaccin, c'est qu'il croit qu'en multipliant les doutes et les mensonges la réalité suivra. L'espoir fait vivre, mais celui qui vit d'espoir est un idiot.
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21 mai 2022
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